Genre/Afghanistan : les nations unies préoccupées par des restrictions imposées aux femmes

Genre/Afghanistan : les nations unies préoccupées par des restrictions imposées aux femmes

Genre/Afghanistan : les nations unies préoccupées par des restrictions imposées aux femmes

Un documentaire de Agence Presse Radio


Depuis le retour au pouvoir des Talibans (fondamentalistes islamistes regroupés dans une organisation militaire, politique et religieuse) en août 2021

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26 Août 2024


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Depuis le retour au pouvoir des Talibans (fondamentalistes islamistes regroupés dans une organisation militaire, politique et religieuse) en août 2021, les femmes subissent déjà le plus gros des restrictions qualifiées par l’Organisation des nations unies (ONU) d’« apartheid de genre ».

 

En effet, la mission de l’ONU en Afghanistan s’est déclarée le 25 août 2024 « préoccupée » par une loi récemment ratifiée par les autorités talibanes, qui impose notamment de nouvelles restrictions aux femmes.

 

 Cette nouvelle législation de 35 articles, annoncée mercredi 21 août, contrôle potentiellement tous les aspects de la vie des Afghans, dans une interprétation ultra-rigoriste de la charia (loi islamique).

La loi stipule notamment que les femmes doivent se couvrir le visage et le corps si elles quittent la maison, et veiller à ce que leur voix ne soit pas entendue.

 

Si une femme chante, récite une poésie ou lit à haute voix à l’extérieur de son foyer, elle viole la morale et doit s’attendre à des punitions, allant de l’avertissement verbal à trois jours de garde à vue. Ses vêtements ne doivent être « ni fins, ni serrés, ni courts » pour éviter de « tenter » des hommes et elle n’a plus le droit de se parfumer ou de se maquiller.

 

La loi prévoit des sanctions graduées en cas de non-respect, allant des avertissements verbaux aux menaces, amendes et détentions à la durée variable, imposées par la police des mœurs relevant du ministère de la Propagation de la vertu et de la prévention du vice (PVPV).

 

La mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan se dit préoccupée.

Pour Roza Otunbayeva, cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, il s’agit d’une vision inquiétante de l’avenir de l’Afghanistan, où les inspecteurs des mœurs ont des pouvoirs discrétionnaires pour menacer et arrêter quiconque sur la base de listes d’infractions larges et parfois vagues.

 

Le seul son d’une voix féminine à l’extérieur du foyer étant apparemment considéré comme une violation morale, pour Roza Otunbayeva la « loi étend les restrictions déjà intolérables aux droits des femmes et des filles afghanes.

 

Monesa Mubarez est à l’avant-garde de la lutte des femmes afghanes pour leurs droits depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays en août 2022.

 

Cette femme, titulaire d’une maîtrise en relations internationales, travaillait au ministère des Finances et a perdu son emploi lorsque le régime militaire a pris le pouvoir.

 

Depuis lors, Mubarez s’est consacrée à l’activisme, ayant organisé plusieurs manifestations de rue jusqu’à présent.

 

L’ONU s’est également dit préoccupée par les restrictions imposées aux libertés religieuses et à la liberté de la presse dans la loi, qui stipule que les médias ne doivent pas publier de contenus hostiles à la charia et à la religion.

Cependant, l’ONU juge positifs les articles interdisant les mauvais traitements envers les orphelins et le « bacha bazi » (jeu de garçon, dans lequel des hommes plus âgés forcent les garçons à se déguiser en filles et les exploitent sexuellement).

 

Texte et voix : Marie-Paule N’GUESSAN