Depuis Le 30 septembre 2022, le destin du Burkina Faso est conduit par Ibrahim Traoré, un jeune capitaine aux attitudes atypiques. Fougueux, il rappelle à bien des points un autre capitaine qui a trôné à la tête du Burkina Faso dans les années 80 : Thomas Isidore Sankara. 

Ce qu’ils ont de commun

Tous deux capitaine de l’armée, ils arrivent au pouvoir jeune par Coup d’Etat soutenu par le peuple à sensiblement 34 ans chacun. Comme valeurs, ils ont aussi en commun, la lutte anti-impérialiste, révolutionnaire, communiste, écologiste, féministe, panafricaniste.

Si Thomas Sankara proclamait son anti-impérialisme par des slogans, Ibrahim Traoré lui, le fait dans les actes. Cet ancien délégué de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), puissante organisation estudiantine d’inspiration marxiste se tourne désormais vers la Turquie et la Russie, son nouvel allié politique et stratégique au détriment de la France. Pour beaucoup d’observateurs, Ibrahim Traoré reste une énigme. Il est peu bavard, ses prises de parole sont contrôlées et précises. Là où Sankara avait instauré les comités de défense de la révolution(CDR), Ibrahim a instauré les volontaires de la défense de la patrie(VDP). On pouvait retrouver Sankara en train de réguler la circulation en tant que chef-d ’Etat. Ibrahim lui, est constamment au front avec ses frères d’arme contre le terrorisme. Comme son sosie Sankara, « IB », comme l’appellent les Burkinabés, séduit une partie de la jeunesse. Et toujours dans cette droite ligne, il promettait de revoir les accords militaires avec la France, l’ancienne puissance coloniale pour garantir la « souveraineté » du Burkina Faso.

Ibrahim a tiré les leçons des maladresses de ses prédécesseurs

« Si la barbe de ton voisin prend feu, mouille la tienne » disait Sankara. Ibrahim semble avoir fait sienne cette maxime en tirant les leçons des maladresses de ses prédécesseurs. Face aux terroristes, il aime à répéter « Pas question de négocier », martèle Ibrahim, qui veut plutôt « acculer l’ennemi au maximum » pour contraindre les terroristes à « déposer les armes ».

Le 19 avril 2023, Ibrahim Traoré a sonné la « mobilisation générale », autorisant la réquisition des Burkinabés de plus de 18 ans pour participer à l’effort de guerre. De quoi rappeler la « défense populaire généralisée » prônée par Thomas Sankara.

Ibrahim Traoré, un autre Sankara ? jusque-là, Ibrahim suit les traces et pas de Sankara comme s’il incarnait les dits de ce dernier « tuez Sankara…des Sankara naitront… »

Texte : SACRE Abel

Voix : Christy