Le président ghanéen John Dramani Mahama a annoncé, le 10 septembre 2025, que son pays avait accepté, à la demande des Etats-Unis, d’accueillir des ressortissants ouest-africains expulsés du territoire américain. Quatorze personnes, dont plusieurs Nigérians et un Gambien, sont déjà arrivées au Ghana dans ce cadre. Certains ont par la suite regagné leur pays d’origine.

John Mahama a précisé que cette décision s’inscrit dans le respect des accords régionaux autorisant la libre circulation des citoyens ouest-africains sans visa. Il a affirmé que le Ghana ne fixerait pas de quota à cet accueil, soulignant que cette facilitation favorise la réinsertion des migrants.

Cette initiative intervient dans un contexte de durcissement de la politique migratoire américaine sous l’administration Trump, qui cherche à renvoyer un grand nombre de migrants irréguliers vers leur pays d’origine ou vers des Etats tiers en Afrique, comme le Ghana, l’Eswatini, le Rwanda ou le Soudan du Sud. L’Etat américain a récemment intensifié la pression sur certains pays africains pour qu’ils acceptent davantage de migrants expulsés. En juin 2025, le Nigeria a rejeté une demande concernant des ressortissants vénézuéliens, dénonçant des pressions excessives exercées sur les pays africains. Contrairement à plusieurs de ses homologues ouest-africains, John Mahama n’a pas participé à la réunion organisée à la Maison-Blanche par Donald Trump pour promouvoir cette politique.

Par ailleurs, cette coopération survient dans un climat diplomatique tendu entre le Ghana et les Etats-Unis, marqué par une hausse des droits de douane américains sur les produits ghanéens et une baisse du nombre de visas délivrés aux ressortissants du pays. Le président Mahama a indiqué que le Ghana entend désormais renforcer ses partenariats commerciaux avec d’autres pays, notamment la Chine, pour soutenir ses exportations.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE
Récit : Marie-Paule N'GIESSAN