Dans le cadre d’une large opération contre l’immigration irrégulière, les autorités de l’est de la Libye ont expulsé plusieurs centaines de migrants soudanais vers leur pays d’origine, ravagé par une guerre civile. Selon un communiqué de la direction locale de lutte contre la migration illégale, publié le 19 juillet 2025, environ 700 Soudanais préalablement arrêtés dans les régions centrales et sud-est de la Libye ont été reconduits par voie terrestre vers le Soudan, le vendredi 18 juillet 2025.

Les autorités ont précisé que parmi les personnes renvoyées, figuraient des individus souffrant de maladies infectieuses comme l’hépatite ou le VIH, ainsi que des personnes condamnées par la justice ou considérées comme présentant une menace pour la sécurité. Cette initiative s’inscrit dans un renforcement des mesures contre le trafic de migrants dans l’est du pays, une zone sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar.

La Libye, en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, est devenue un point de transit majeur pour les personnes cherchant à rejoindre l'Europe. Ce pays, divisé entre différentes factions armées et réseaux de trafiquants, reste un terrain dangereux pour les migrants. Ces personnes en quête d’une vie meilleure sont souvent considérées comme une main-d’œuvre bon marché ou des sources de rançon, et se retrouvent régulièrement prises dans des cycles de violence, d'exploitation et d'abus.

L’ensemble des actions des autorités libyennes illustre leur volonté de renforcer le contrôle sur les routes migratoires dans un contexte de division politique persistante. Toutefois, ces expulsions vers le Soudan en guerre soulèvent de vives préoccupations quant au respect des droits humains et à la protection des personnes vulnérables.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Massi de GANHOUE