Le gouvernement fédéral américain s’apprête à réexaminer le Statut de protection temporaire (TPS) accordé aux ressortissants somaliens, un dispositif en vigueur depuis plus de trente ans pour les personnes dans l’incapacité de rentrer en Somalie en raison de la guerre civile. Un rapport remis au Congrès souligne que seuls 705 Somaliens en bénéficient encore, un chiffre dérisoire comparé aux centaines de milliers de ressortissants d’autres nationalités protégés par ce programme. 

La question a brusquement pris une dimension politique lorsque Donald Trump a annoncé, le 21 novembre 2025, vouloir mettre fin sans délai au TPS pour les Somaliens vivant au Minnesota, Etat qui abrite la plus importante diaspora somalienne du pays. S’appuyant sur des accusations non étayées de gangs et de fraudes financières, le président américain a décrit le Minnesota comme un « centre de blanchiment d’argent », déclenchant une vague d’indignation.

Le gouverneur démocrate Tim Walz a dénoncé une attaque infondée contre une communauté entière, tandis que la sénatrice Amy Klobuchar a critiqué une décision visant des personnes légalement établies plutôt que les véritables enjeux économiques du pays. L’annonce, rendue publique le 23 novembre, intervient peu après la suppression du TPS pour le Soudan du Sud, décidée par la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, à l’issue d’un examen interministériel. Elle donne des détails à ce sujet

Les ressortissants sud-soudanais disposent désormais de deux mois pour quitter les Etats-Unis, avec la promesse d’un billet d’avion gratuit et d’une prime de départ de 1 000 dollars. Désormais, seuls l’Ethiopie et le Soudan restent pleinement couverts par le programme, tandis que la protection accordée aux Somaliens demeure en vigueur jusqu’en mars 2026, grâce à une prolongation décidée sous l’administration Biden.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN