Barrages, lacrymogène, échauffourées, amas de gendarme…tel a été le champ lexical de l’arrestation de l’homme politique Ousmane Sonko, opposant du président sénégalais Macky sall, jeudi 16 mars 2023.

Les tensions à cran, le Sénégal sur braise. C’est sous une escorte policière musclée que Ousmane Sonko a dû quitter son domicile pour comparaître jeudi devant le tribunal de Dakar pour son procès. Monsieur Sonko est accusé par le ministre sénégalais du tourisme, Mame Mbaye Niang pour "diffamation, injures et faux".

Une accusation que le ministre sénégalais balaie du revers de la main. Celui-ci reproche à Sonko d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport de l'Inspection générale d'Etat (IGE) pour sa gestion d'un fonds de 29 milliards de Francs CFA d'un programme agricole pour l'emploi des jeunes.

Ce procès s’avère un risque pour Sonko, président des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF), car l’issus de ce face-à-face judiciaire pourrait enrayer ces chances de prétendre à la présidentielle du pays, prévue en février 2024. En plus de cela, des tensions à caractère politique sont à craindre.

Le camp Ousmane Sonko quant à lui, parle « d’instrumentalisation de la justice » pour éliminer leur leader de la course à la prochaine présidentielle.

En effet, c’est la deuxième affaire judiciaire dans laquelle Ousmane Sonko est impliqué. Car depuis mars 2021, l’homme politique est inculpé pour viols et menaces de mort, suite à la plainte d’une employée d’un salon de massage, Adji Raby Sarr.

Après plusieurs reports, l’ouverture du procès Ousman Sonko a été fixée pour le 16 mars 2023.

A noter que le leader du PASTEF est un des principaux adversaires du président Macky Sall. Il est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019. Et a été élu maire de Ziguinchor, ville au sud du pays, après les élections locales de janvier 2022.

Texte et voix : Charles KOUAKOU