Manifestation populaire au Sénégal : l’usage d’armes à feu inquiète l’ONU
« Au moins » 16 personnes tuées, 350 blessées et plus de 500 arrêtées lors des trois jours de manifestations qui ont suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko.
« Au moins » 16 personnes tuées, 350 blessées et plus de 500 arrêtées lors des trois jours de manifestations qui ont suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko.
C’est le bilan partiel que fait le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (structure onusienne) sur la situation des manifestations populaires au Sénégal.
Mardi 13 juin 2023, L’Organisation des nations-unies (ONU) s’est dite « profondément préoccupée », par l’évolution de la situation des droits humains au Sénégal et par l’usage d’armes à feu par les forces de l’ordre, début juin, contre des manifestants accusés par Dakar de s’être livrés à du « terrorisme ». « L’utilisation d’armes à feu par les forces de sécurité lors de manifestations constitue un sombre précédent pour le Sénégal », souligne le Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans un communiqué.
L’autorité onusienne ne sait pas arrêtée à un simple constat ! elle fait une injonction à ces termes « nous notons que les autorités ont ouvert des enquêtes et nous leur demandons de veiller à ce que celles-ci soient rapides, indépendantes et approfondies, et qu’elles amènent toute personne trouvée responsable d’un usage de la force injustifié ou disproportionné à rendre compte de ses actes, quels que soient son statut et son affiliation politique », souligne le Haut-Commissariat.
Le pays Léopold Sédar Senghor a été le théâtre de situations malencontreuses du 1er au 3 juin 2023, après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de « corruption de la jeunesse ».
« Nous sommes également préoccupés par la poursuite des restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique à la suite des manifestations », a encore insisté le Haut-Commissariat. Il évoque en particulier le cas de Walfadjiri TV, une chaîne privée qui couvrait les manifestations en direct et qui a été suspendue le 1er juin 2023« sans justification légale claire et n’a toujours pas été rétablie à ce jour ». L’ONU rappelle également que les restrictions à l’accès à Internet, qui avaient été justifiées par le gouvernement pour mettre fin à « la diffusion des messages haineux et subversifs », « doivent être fondées sur une loi sans ambiguïté et accessible au public ».
Sacré Abel
Voix : Clara TOHOURI
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