3ème Sommet des Filles Africaines : plaidoirie de Human Rights Watch pour l'éducation des filles enceintes et des adolescentes mariées
Sommet des filles africaines
Ouvert le 15 novembre dernier, le 3ème Sommet des Filles Africaines prend fin ce jeudi 18 à Niamey dans la capitale nigérienne. A cette occasion Human Rights Watch demande aux dirigeants africains de donner la priorité à l’éducation des filles enceintes et des adolescentes mariées. Pour l'organisation internationale, les gouvernements participant au sommet doivent s’engager à renforcer les mesures déjà mises en place pour protéger le droit à l’éducation des filles.
Même si de nombreux gouvernements en Afrique disposent déjà de lois et de politiques à cet égard, le droit à l’éducation de centaines de milliers de filles et de jeunes femmes du continent est toujours dénié parce qu’elles sont enceintes, mariées ou mères. Le Gabon et la Côte d’Ivoire font partie des pays qui leur garantissent le droit de poursuivre leur scolarité pendant la grossesse et après l’accouchement. Cependant, d’autres nations, comme la Tanzanie, ont des politiques qui expulsent les filles enceintes ou les mères adolescentes de l’école ou leur en interdise l’accès. Même là où des lois et politiques encadrant l’éducation des filles existent, les protections pour la poursuite de leur scolarité et de leurs études, ainsi que leur application et la surveillance de cette mise en œuvre, varient considérablement.
« Le troisième Sommet des filles africaines met en lumière l’engagement croissant des dirigeants africains à mettre fin à la discrimination à l’égard des filles, mais ils devraient prendre des mesures supplémentaires pour garantir que toutes les filles puissent profiter de leur enfance et contribuer au développement de leur société », a déclaré Agnes Odhiambo, chercheuse sur l’Afrique subsaharienne auprès de la division Droits des femmes de Human Rights Watch. « Les gouvernements africains devraient garantir l’accès à l’éducation pour toutes les filles en fournissant des directives claires aux écoles et à la communauté pour aider les femmes enceintes ou les mères à y retourner et à réussir leurs études. »
Le sommet a rassemblé des parties prenantes de toute la région et au-delà, pour galvaniser le soutien au mouvement qui vise la cessation de pratiques néfastes subies par de nombreuses Africaines. Parmi les participants figurent l’Union africaine et ses entités des droits de la personne, des représentants de gouvernements nationaux, des dirigeants politiques, des responsables de l’ONU, des représentants d’organisations non gouvernementales, ainsi que des filles, des jeunes et des chefs traditionnels.
Bien qu’il existe une reconnaissance juridique et politique du droit de toutes les filles et des femmes à l’éducation dans de nombreux pays africains, des disparités considérables subsistent pour leur permettre de se rendre à l’école et d’y rester jusqu’à l’obtention du diplôme. De nombreuses filles, par exemple, manquent de soutien financier et psychosocial, ou de soins de santé mentale, pour poursuivre leurs études pendant la grossesse ou après l’accouchement.
Pour Human Rights Watch, l’Union africaine et ses organes de défense des droits humains peuvent fournir des orientations supplémentaires et prendre des mesures en vue d’assurer la mise en œuvre effective du droit des filles et des femmes à l’éducation.
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