Justice / Joël N’Guessan en détention : un signe fort des tensions entre politique et justice à l’approche de la présidentielle 2025

Justice / Joël N’Guessan en détention : un signe fort des tensions entre politique et justice à l’approche de la présidentielle 2025
Un documentaire de Agence Presse Audio
Le jeudi 19 juin 2025, la justice ivoirienne a une nouvelle fois fait parler d’elle. Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’Homme et ex-porte-parole du Rhdp
Un documentaire de
Agence Presse Audio
Mise en ligne
20 Juin 2025
Réalisation
Agence Presse Audio
Mise en onde & mix
Agence Presse Audio
Illustration
Agence Presse Audio
Production
Agence Presse Audio
Le jeudi 19 juin 2025, la justice ivoirienne a une nouvelle fois fait parler d’elle. Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’Homme et ex-porte-parole du Rhdp, a été placé en détention. Transféré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan (ex-MACA) suite à un mandat de dépôt émis par le tribunal d’Abidjan-Plateau, il incarne aujourd’hui les fortes tensions qui agitent la scène politique ivoirienne, à seulement quatre mois de l’élection présidentielle d’octobre.
Tout est parti de déclarations faites la veille par Joël N’Guessan dans la presse. Il accusait les magistrats d’avoir empêché certains leaders de l’opposition de participer à la présidentielle, en citant notamment l’affaire Tidjane Thiam. Selon lui, « ce sont les magistrats qui ont décidé de ne pas délivrer un certificat de nationalité à Tidjane Thiam », laissant entendre que la justice serait utilisée comme un outil politique pour écarter des candidats. Il a même averti : « Si demain il y a des troubles, ce seront les magistrats les responsables, pas les hommes politiques ».
Ces mots ne sont pas anodins. Ils révèlent une défiance grandissante envers la justice, qui joue pourtant un rôle central dans la validation des candidatures et la bonne tenue des élections. À l’approche du scrutin, cette affaire montre à quel point le poids des juges dans la politique ivoirienne est sensible, et combien il est important de préserver la transparence et l’équité du processus électoral.
Pour le président Alassane Ouattara, qui a promis des élections « démocratiques, transparentes et apaisées », ce dossier arrive à un moment sensible. Il rappelle que la ligne entre indépendance judiciaire, liberté d’expression des hommes politiques et stabilité du pays reste très fragile.
Ce qui reste à suivre
La capacité de la justice à rester impartiale face aux pressions politiques.
Le climat de méfiance entre politiciens et magistrats, alimenté par les accusations de manipulation de la justice.
Le souvenir encore vif des violences post-électorales de 2010-2011, qui pèse sur les esprits.
À l’aube de la présidentielle, l’affaire Joël N’Guessan est un test important pour la crédibilité de notre démocratie. Dans un pays où la paix dépend autant du respect des lois que de la confiance du peuple, cette situation pose une question cruciale : quelle place donner à la justice dans la vie politique ivoirienne ?
Texte : SACRE Abel
Récit : Silvere BOSSIEI
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