Le 27 octobre sera une date à marquer en lettres d'or dans l'histoire des objets d'art ou du patrimoine culturel africain. Ce jour là, en effet, 26 objets royaux d'Abomey ont été officiellement restitués au Bénin à Paris en présence du Président de la République Française Emmanuel Macron. C'était au musée du quai Branly.
Ces objets d'art pillés au royaume d"Abomey depuis 1892,c'est à dire au 19e siècle, ont été soigneusement et précieusement conservés dans des musées français.
Cet aspect a son importance qui ne saurait toutefois remettre en cause la légitimité des pays africains dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Sénégal et bien d'autres à réclamer le retour au bercail des œuvres volées et spoliées .
Quelle leçon, quelles conséquences et quelles perspectives pouvons nous en tirer et dégager ?

La première idée, c'est que le Président français, en réalisant sa promesse tenue en 2017 devant des étudiants à Ouagadougou, donne une suite concrète et favorable à son engagement et surtout à sa propre parole.

Emmanuel Macron est entrain de faire ce qu'il a dit et a dit ce qu'il est entrain de réaliser pour le patrimoine culturel africain dont 80 à 90 % des objets emportés sous la colonisation , seraient encore gardés en Occident.

L'autre aspect de la réflexion, c'est que plus rien ne sera comme par le passé sur cette cruciale question des objets d'art et sur les relations entre l'Afrique et la France.

Le temps de l'assujettissement et des spoliations des biens et autres ressources africains est révolu.
Ne revenons plus jamais sur ces expropriations viles et serviles.

Le temps de la redéfinition responsable et courageuse des relations de respect mutuel entre l'Afrique et la France est maintenant arrivé.
Fini le temps de la colonisation et de la recolonisation.

Notre 3e réflexion ira à l'endroit des pays africains qui doivent recevoir leurs objets d'art qui avaient été subtilisés par les puissances coloniales et occidentales.

Si donc depuis des siècles, des éléments du patrimoine africain ont pu être conservés en Europe sans dommages ni détériorations et gardés intacts,
à présent, il nous revient d'en prendre grand soin. Pour cela, les conditions de réception et de conservation devront être préalablement étudiées et mises en œuvre pour une saine et durable gestion de nos objets d'art restitués ou plutôt retrouvés.

Si le plus difficile a été franchi avec le retour dans nos pays africains de nos masques, sculptures, trônes royaux, etc, le plus dur commence pour la responsabilité, l'expertise et, surtout, la crédibilité de tous et de chacun en Afrique subsaharienne .