Le Kenya a officiellement déposé le jeudi 27 novembre 2025, un recours contre la décision de la Cour de justice d’Afrique de l’Est (CJAE), basée en Tanzanie, qui a ordonné la suspension temporaire de l’Accord de partenariat économique (APE) signé en 2023 avec l’Union européenne (UE). L'APE de 2023 vise à garantir un accès continu et préférentiel des produits kényans au marché des vingt-sept États membres de l'UE. En contrepartie, il prévoit l’ouverture progressive du marché kényan aux produits européens selon un calendrier défini.

Cet accord est jugé essentiel par le gouvernement de Nairobi. Le ministre kényan du Commerce, Lee Kinyanjui, a confirmé l'engagement de la procédure d'appel, insistant sur l'importance vitale de l'APE. La suspension fait suite à une action en justice intentée par une ONG, le Centre for Law, Economics and Policy. Selon un résumé de la CJAE, l'ONG a argumenté que certains aspects de l’accord bilatéral kényano-européen enfreindraient le traité fondateur de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), dont le Kenya est membre. La CAE vise à établir un marché commun entre ses membres.

La CJAE, dont le siège est à Arusha, a donné raison à la partie plaignante en ordonnant l'arrêt temporaire de l'application de l'APE. Aucune date n'a été précisée pour l'examen du recours déposé par le ministère du Commerce kényan. Les chiffres soulignent l'importance des liens commerciaux en jeu. En 2024, le Kenya a exporté pour 1,56 milliard de dollars de biens vers l’UE, tandis qu'il a importé pour 2,09 milliards de dollars de produits européens.

Cet événement intervient dans un contexte mondial où plusieurs pays africains, confrontés notamment à l’augmentation des droits de douane américains, cherchent activement à renforcer leurs relations commerciales avec des partenaires majeurs comme l’Europe et la Chine pour diversifier leurs débouchés.

Texte et récit : Sam Rivers