MONUSCO : Bintou Keita quitte la RDC avant la fin de son mandat.

MONUSCO : Bintou Keita quitte la RDC avant la fin de son mandat.

MONUSCO : Bintou Keita quitte la RDC avant la fin de son mandat.

Un documentaire de Agence Presse Audio


Un vent de surprise souffle sur la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).

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Agence Presse Audio


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02 Décembre 2025


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Un vent de surprise souffle sur la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Sa cheffe, Bintou Keita, a abruptement mis fin à ses fonctions, quittant Kinshasa le dimanche 30 Novembre 2025; un départ anticipé qui soulève de nombreuses questions. Prévue initialement pour février 2026, la fin de son mandat est intervenue prématurément, avec une avance de près de trois mois. La mission onusienne a sobrement évoqué une « décision personnelle » pour justifier ce retrait soudain.

Ce départ intervient cependant dans une atmosphère de vives tensions et de critiques croissantes visant la MONUSCO. La mission est actuellement prise en étau par plusieurs acteurs majeurs de la crise sécuritaire congolaise. D'une part, les autorités de Kinshasa réclament le départ d'un porte-parole de l'organisation. D'autre part, l'alliance AFC/M23 ne mâche pas ses mots, qualifiant la MONUSCO d'« entité belligérante vaincue ». À Kigali, l'on considère la mission onusienne comme étant trop favorable au gouvernement congolais.

Diplomate guinéenne chevronnée, Bintou Keita aura passé près de cinq années à la tête de la MONUSCO. Elle fut la deuxième femme et la première personnalité issue d'Afrique subsaharienne à occuper ce poste stratégique après Leila Zerrougui. Sous sa direction, la mission a mené un retrait progressif et significatif de plusieurs provinces. Entre 2021 et 2024, les Casques Bleus ont achevé leur désengagement du Kasaï, du Tanganyika et du Sud-Kivu.

Aujourd'hui, l'essentiel des forces de la MONUSCO est concentré sur les provinces lourdement touchées du Nord-Kivu et de l'Ituri. Son départ inattendu laisse la MONUSCO à un moment critique de son histoire en RDC, sur fond de crise sécuritaire persistante et de demandes d'accélération de son retrait définitif. L'identité de son successeur et l'impact de ce changement soudain sur les opérations restent les grandes interrogations de l'heure.

Texte et Récit : Sam Rivers