SANTÉ / Côte d’Ivoire : Journée mondiale du diabète, une urgence de santé publique qui appelle à l’action.

SANTÉ / Côte d’Ivoire : Journée mondiale du diabète, une urgence de santé publique qui appelle à l’action.

SANTÉ / Côte d’Ivoire : Journée mondiale du diabète, une urgence de santé publique qui appelle à l’action.

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire à nouveau la sonnette d’alarme : le diabète progresse à un rythme fulgurant, et l’Afrique pourrait compter 853 millions de cas d’ici 2050.

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18 Novembre 2025


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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire à nouveau la sonnette d’alarme : le diabète progresse à un rythme fulgurant, et l’Afrique pourrait compter 853 millions de cas d’ici 2050. Face à cette menace grandissante, l’OMS exhorte les pays du continent à adopter une stratégie globale, ambitieuse et coordonnée. En Côte d’Ivoire, la Journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre 2025, a été marquée par un atelier de renforcement des capacités à l’Institut National de Santé Publique d’Adjamé (INSP). Un rendez-vous crucial pour faire le point sur la situation nationale et renforcer les actions préventives.

 Une maladie silencieuse, largement méconnue

Le Dr Adoueni Katché Valéry, Directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre les maladies métaboliques, a rappelé l’ampleur du défi : 70 % des personnes diabétiques ignorent leur état ; plus de 60 % des hypertendus ne sont pas diagnostiqués. Un risque majeur, car nombre de cas ne sont découverts qu’à un stade critique. Pour lui, la priorité reste claire : intensifier le dépistage précoce et sensibiliser massivement les populations.

Une prévalence en hausse constante en Côte d’Ivoire

Représentant le ministre de la Santé, le directeur général de l’INSP, Pr Yavo William, a exprimé son inquiétude : la prévalence nationale atteint 6,2 %, soit près de 2 millions de personnes. « Le diabète est un fardeau silencieux qui fragilise les familles, les entreprises et l’ensemble du système de santé », a-t-il déclaré. Il a rappelé les actions majeures du gouvernement : mise en œuvre du plan stratégique 2022-2025 contre les maladies non transmissibles ; création de 40 unités spécialisées et formation de 1 420 agents de santé ; intégration du diabète dans la Couverture Maladie Universelle ; plafonnement du prix de l’insuline ; prise en charge gratuite de plus de 1 000 enfants et jeunes sous insuline. Pour le Pr Yavo, cette journée doit devenir un moment d’engagement national afin de freiner la progression de la maladie.

 Diabète et vie professionnelle : un enjeu encore sous-estimé

Les activités menées durant la semaine, ateliers scientifiques, rencontres avec les entreprises, ont également mis en lumière la nécessité d’un meilleur accompagnement des personnes diabétiques dans leur environnement de travail. À ce titre, M. Beïté Abdoul, représentant des organisations engagées contre la maladie, a plaidé pour : des aménagements professionnels adaptés, l’encouragement des employés diabétiques à informer leur hiérarchie, et des politiques d’inclusion claires au sein des entreprises.

Une progression fulgurante en Afrique

Pour l’OMS, représentée par le Dr Ané Ambroise, la situation reste préoccupante : la région africaine compte désormais plus de 24 millions d’adultes diabétiques. Les causes sont multiples : transformations rapides des modes de vie, augmentation du surpoids, accès limité à la prévention et aux soins. Il souligne l’urgence de mettre en place des réponses durables, adaptées aux réalités du continent.

Une responsabilité collective

Troisième cause de dialyse après l’hypertension et le VIH-Sida, le diabète touche aujourd’hui toutes les tranches d’âge. Le thème de cette année : « Le diabète touche tous les âges », rappelle que chacun est concerné. Les recommandations de l’OMS restent simples mais essentielles : adopter une alimentation saine et équilibrée, pratiquer une activité physique régulière, faciliter le dépistage précoce, et assurer un suivi médical continu.

Mais la lutte contre le diabète va au-delà des comportements individuels. Elle implique un système de santé accessible, durable et adapté aux besoins des populations. L’OMS appelle ainsi les gouvernements africains, dont la Côte d’Ivoire, à renforcer leurs stratégies pour contenir cette épidémie silencieuse.

Texte et récit : Marie-Paule N’GUESSAN