Ouvert par Nassadé Fofana du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS), l’atelier de formation de 15 hommes de médias sur les droits humains en lien avec les populations vulnérables, selon l’approche LILO a refermé ses portes le vendredi 21 mars 2025. 

Contexte et justification    
  
La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus touchés par la pandémie du VIH au niveau de l’Afrique de l’Ouest avec une prévalence de 1.82% (Spectrum 2023). De façon générale, l’infection reste persistante au niveau des populations clés notamment au niveau des Travailleuses du sexe (TS), des Hommes ayant des rapports Sexuels avec d’autres 
Hommes (HSH), des personnes usagères de drogues, les populations carcérales, des personnes transgenres et des jeunes filles victimes d’exploitation sexuelle.
Mais après l’atelier de Yamoussoukro, les consciences des hommes et femmes des médias qui ont pris part audit atelier semblent évoluer vers une plus grande acceptation des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queer, intersexes et asexuelles(LGBTQIA), des usagers de drogue et des personnes vivant avec le VIH. Ces communautés, souvent marginalisées, peinent encore à trouver leur place dans un monde qui les juge souvent trop vite. Pourtant, un atelier récemment organisé a permis de mesurer l'évolution des perceptions et de promouvoir la tolérance.

Reconnaître l'humanité de chacun

L'un des messages forts de cet atelier est simple mais essentiel : les personnes LGBT, les usagers de drogue ou les personnes vivant avec le VIH sont avant tout des êtres humains, capables du meilleur, comme tout un chacun. Les participants ont partagé leurs témoignages, montrant que le regard porté sur ces communautés évolue lentement mais sûrement.

L'objectif était de déconstruire les préjugés et de rappeler que la dignité humaine est un droit fondamental, indépendamment de l'orientation sexuelle, des pratiques ou du statut sérologique. Être tolérant ne signifie pas promouvoir une orientation ou un mode de vie particulier, mais simplement reconnaître le droit à la vie, au travail et aux mêmes opportunités que tout autre citoyen.

Le défi du coming out : se dévoiler pour guérir

Un des moments forts de l'atelier a été consacré au coming out, ou dévoilement de son identité LGBT. Les participants ont exprimé les difficultés qu'ils ont rencontrées lorsqu'ils ont révélé leur identité sexuelle à leur entourage. Pour beaucoup, le rejet familial ou social a été un choc, source de douleur et d'isolement. Pourtant, partager ces expériences a permis une libération émotionnelle et un début de guérison.

L'atelier a offert un espace sécurisant où chacun pouvait exprimer ses ressentis sans crainte de jugement. Cette étape de dévoilement est cruciale pour se reconstruire et avancer avec plus de confiance.

Tolérance sans promotion : trouver le juste équilibre

L'atelier a également abordé une question sensible : promouvoir la tolérance sans pour autant encourager ou inciter à rejoindre la communauté LGBT. Il s'agit de faire comprendre que l'acceptation et le respect des droits humains n'ont rien à voir avec la promotion d'un mode de vie ou d'une orientation sexuelle.

Reconnaître le droit à l'existence et à la dignité des personnes LGBT, des usagers de drogue ou des personnes vivant avec le VIH est une étape fondamentale pour construire une société plus inclusive et respectueuse.

Vers un avenir plus inclusif

Cet atelier a permis d'ouvrir les esprits et de rappeler que l'acceptation passe par la compréhension. Les participants ont pris conscience que l'empathie et le respect des droits humains sont les piliers d'une société moderne et équitable. La tolérance n'est pas une adhésion aux choix de vie des autres, mais une reconnaissance de leur humanité et de leur droit à vivre dignement.

Lutter contre la discrimination, c'est garantir à chacun la liberté de s'épanouir sans craindre le rejet. Cet atelier a été un pas de plus vers cette prise de conscience collective, en espérant que les mentalités continuent de s'ouvrir pour construire un monde plus juste et tolérant.
Texte : SACRE AbelRécit :

Récit : Marie-Paule N'GUESSAN