Cour Pénale Internationale : les juges réduisent la peine de M. Al Mahdi à deux ans 

Cour Pénale Internationale : les juges réduisent la peine de M. Al Mahdi à deux ans 

Procès de M. Al Mahdi


Ce jour,  25 novembre 2021, le collège de trois juges de la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) qui avait été chargé d’examiner la peine d’emprisonnement infligée à Ahmad Al Faqi Al Mahdi (« M. Al Mahdi ») a décidé de réduire de deux ans la peine initialement fixée à neuf ans. Cette peine sera donc purgée au 18 septembre 2022.

Pour parvenir à cette décision, les juges Solomy Balungi Bossa, juge présidente, Marc Perrin de Brichambaut et Gocha Lordkipanidze, ont tenu compte de plusieurs éléments tels que l’instabilité sociale que pourrait causer une libération anticipée dans le nord du Mali, les possibilités de resocialisation et de réinsertion de M. Al Mahdi, et la coopération dont il a fait preuve depuis qu’il a été remis à la Cour en septembre 2015. Gardant à l’esprit les vues exprimées par la République du Mali et par les victimes, les juges ont estimé que la réduction ne devait pas s’appliquer à la totalité du temps qui reste à purger par M. Al Mahdi. Par conséquent, compte tenu de la décision rendue aujourd’hui, M. Al Mahdi purgera le restant de sa peine jusqu’au 18 septembre 2022. Les dispositions nécessaires à la libération de M. Al Mahdi seront prises le moment venu. Le 27 septembre 2016, la Chambre de première instance VIII a conclu que M. Al Mahdi était coupable du crime de guerre consistant à diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments à caractère religieux et historique à Tombouctou, au Mali, en juin et juillet 2012, et l’a condamné à neuf ans d’emprisonnement. M. Al Mahdi avait plaidé coupable au début du procès. 
Ahmad al-Faqi al-Mahdi (aussi connu comme Abou Tourab), né vers 1975 à Agoune (Mali), est un ancien membre d'Ansar Dine, groupe touareg salafiste djihadiste actif pendant la guerre du Mali. Il participe au saccage de monuments historiques et religieux à Tombouctou pendant l'été 2012, ce qui le conduit à être jugé pour crime de guerre en 2016 devant la Cour pénale internationale (CPI). Il est la première personne jugée devant la Cour pour des actes de destruction du patrimoine, et aussi le premier accusé à y plaider coupable. Il est condamné à neuf ans de prison.
Eugène YOBOUET