Actualité africaine/Tensions politiques croissantes au Mali : la contestation de la transition muselée
La crise politique s’aggrave au Mali alors que la transition en cours est de plus en plus contestée
La crise politique s’aggrave au Mali alors que la transition en cours est de plus en plus contestée. Deux événements organisés par des figures de l’opposition et de la société civile ont été empêchés, révélant un climat de tension et de répression.
Le samedi 3 mai 2025, un meeting prévu au Palais de la culture de Bamako, capitale malienne, sur le thème « Défense des acquis démocratiques et respect de la Constitution » a été interrompu par des jeunes pro-transition, accusant les organisateurs de vouloir ‘’déstabiliser le pays’’. Le lendemain dimanche, une conférence de presse et la signature d’un Manifeste à la Maison de la presse de Bamako, ont subi le même sort.
Malgré ces blocages, les initiateurs ont réussi à faire entendre leur message. Dans une déclaration solennelle, ils dénoncent ‘’les dérives autoritaires’’ et appellent à un retour immédiat à l’ordre constitutionnel, au respect des libertés fondamentales et à une gouvernance transparente et inclusive.
Ecoutons à ce propos, Cheick Oumar Doumbia, politologue et signataire du Manifeste
Selon le politologue, « Seule une démocratie fondée sur le droit peut garantir la stabilité et la légitimité ».
Malgré les perturbations lors de ces rencontres, les organisateurs tiennent à aller plus loin ; mobiliser l’opinion malienne qui aspire selon eux, à un retour à l’ordre constitutionnel.
Sékou Niamé Bathily, signataire du Manifeste et jeune leader politique, a annoncé la mise en place d’une plateforme de signature de cette déclaration, accessible à tous les citoyens. Il critique une transition ‘’longue et stérile’’, marquée par des promesses non tenues.
On l’écoute
Ces événements surviennent après que les autorités maliennes aient annoncé le mercredi 30 avril 2025, lors du Conseil des ministres, la suppression de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques. Selon plusieurs juristes, cette abrogation pourrait ouvrir la voie à la dissolution pure et simple de ces formations. Cette décision fait suite à une concertation nationale tenue à Bamako les 28 et 29 avril 2025, à l’initiative du régime en place. Bien que majoritairement boycottée par les partis d’opposition, cette rencontre a débouché sur une recommandation claire : la disparition des partis politiques.
Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE
Récit : Massi de GANHOUE
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