Éditorial du 22 août 2024 : pourquoi l’élection présidentielle fait-elle peur en Côte d’Ivoire ?

Éditorial du 22 août 2024 : pourquoi l’élection présidentielle fait-elle peur en Côte d’Ivoire ?

Éditorial du 22 août 2024 : pourquoi l’élection présidentielle fait-elle peur en Côte d’Ivoire ?

Un documentaire de Agence Presse Radio


En Côte d’Ivoire, dès qu’une élection (surtout) présidentielle est proche, nombreuses sont les populations qui fuient le pays, les villes et les agglomérations pour se réfugier ailleurs.

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22 Août 2024


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En Côte d’Ivoire, dès qu’une élection (surtout) présidentielle est proche, nombreuses sont les populations qui fuient le pays, les villes et les agglomérations pour se réfugier ailleurs.

Pourquoi une telle psychose ?

Pour comprendre la peur des périodes électorales ressenties par les Ivoiriens, il faut remonter à l’histoire des présidentielles en Côte d’Ivoire.

La première élection présidentielle organisée sous le multipartisme en Côte d’Ivoire, s’est tenue en 1990, entre Houphouët Boigny président sortant et Laurent Gbagbo.  Houphouët remporte cette élection avec 81,68% mais décède trois ans après (en 1993), laissant le fauteuil présidentiel vacant.  A cette époque, la constitution ivoirienne en son article 11 disait : « En cas de vacance de la Présidence de la République par décès, démission ou empêchement absolu, les fonctions de Président de la République sont dévolues de plein droit au Président de l'Assemblée Nationale ».

Malgré cette disposition légale, il y a eu des échauffourées entre le président de l'Assemblée nationale qui était Henri Konan Bédié et le Premier ministre d’alors Alassane Ouattara, pour l’intérim au poste du président de la république.

Le nombre de victimes entrainées par ces violences électorales n’a pas été publié.

La suivante présidentielle s’est tenue en 1995 entre Bédié et Francis Wodié. Le Rassemblement des républicains (RDR) de Georges Djéni Kobina Kouamé et le Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo s’unissent dans le Front républicain et décrètent le ‘’boycott actif ‘’ à cette élection.

Là encore, il y a des violences et des victimes.

En 1999, Robert Guéi arrive au pouvoir après un coup d’Etat sur le pouvoir de Bédié.

On enregistre des blessés et des morts.

En 2000, Gbagbo est opposé à Guéi à la présidentielle : plusieurs morts et blessés.

2010 : Gbagbo est opposé à Alassane Ouattara et Bédié : c’est l’élection la plus meurtrière avec au moins 3000 morts.

2015 : quelques gargouillis sans chiffres à cette présidentielle entre Ouattara et Kouadio Konan Bertin (KKB).

2020 : les partis d’opposition s’opposent à la candidature de Ouattara, la considérant comme la troisième et anticonstitutionnelle.  « La désobéissance civile » est décrétée et entraîne au moins 85 morts et 484 blessés lors de cette élection, selon certains confrères.

Tenant compte de ces passés électoraux, la peur des présidentielle en Côte d’Ivoire n’est-elle pas justifiée ?

Texte : SACRE Abel

Voix : Silvere BOSSIEI