La Guinée-Bissau est secouée par un nouveau coup d’État. Plutôt qu’attendre la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de dimanche 23 novembre 2025, le pays s’est réveillé avec l’investiture d’un chef militaire. Le général Horta N'Tam a prêté serment le jeudi 27 novembre, se déclarant président de la transition et du Haut commandement militaire. Cette cérémonie fait suite au putsch mené en début d'après-midi du mercredi 26 novembre, qui a renversé le régime du président Umaro Sissoco Embalo. 

Le général N'Tam, qui était jusqu'ici chef d'état-major de l'armée de terre, dirigera le pays pour une période d'un an, selon une déclaration officielle de l'armée. Les militaires putschistes ont pris le contrôle mercredi, plaçant en détention le président sortant ainsi que plusieurs cadres de l'opposition. 

Le principal candidat de l'opposition, Fernando Dias, ainsi que le président sortant, avaient revendiqué la victoire de la présidentielle de novembre 2025. Dans une vidéo diffusée en ligne mercredi soir, M. Dias a porté de graves accusations. Il a notamment affirmé que son principal adversaire Umaro Sissoco Embalo, avait lui-même fomenté ce coup d'État pour échapper à une défaite électorale certaine.

Ecoutons Fernando Dias

Membre du Parti du renouveau social, M. Dias, ainsi que le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, une autre formation de l'opposition exclue du scrutin ont rapidement réagi à l'investiture du pouvoir militaire. Les deux partis ont conjointement appelé la population à manifester massivement contre ce coup d'État et à exiger la publication immédiate et transparente des résultats des récentes élections.

Texte et Récit : Sam Rivers