Le déguerpissement peut se définir comme l’opération par laquelle il est fait obligation pour des motifs d’utilité publique à des occupants d’une terre, d’une habitation, d’un commerce etc… de l’évacuer dans un délai.

Sauf que le déguerpissement qui a débuté à Abidjan depuis l’arrivée de Ibrahima Cissé Bacongo au District d’Abidjan, le mercredi 27 décembre 2023, concerne 173 sites au total, le tout sans mesures d’accompagnement.

Mesures d’accompagnement

Pour procéder à ces déguerpissements, les équipes du ministre-gouverneur du District d’Abidjan Ibrahima Cissé Bacongo, évoquent le risque pour les personnes et leurs biens des occupants des zones à détruire. En d’autres mots, « c’est pour leurs biens qu’on fait ce déguerpissement ». Un autre argument est « qu’on ne peut organiser une CAN comme celle pour laquelle le monde nous a félicité, remporter la CAN et avoir trois étoiles et vivre dans la précarité… »

Mais pour que quelqu’un puisse évacuer son habitation, son commerce ou sa terre, il faut au minimum lui trouver un autre site de recasement et le dédommager.  

Plus de 1800 élèves dehors

Dans ce déguerpissement, le cas le plus alarmant est la destruction d’établissements scolaires de plus de 1800 élèves en pleine année qui a reçu plus de 900 orientés de l’Etat pour la rentrée 2023-2024. Que deviendront ces élèves qui, si rien fait, n’achèveront pas leur année scolaire 2023-2024. Le District met en cause le fondateur de l’établissement, arguant qu’il a eu une mise en demeure an janvier 2024. Ce qui suppose que l’année scolaire finira avant que le déguerpissement débute. Que nenni, le district semble n’en avoir cure. Mais monsieur Abé Severin, fondateur du groupe scolaire détruit à Yopougon Gesco s’inscrit en faux et demande qu’on lui présente un

Une des victimes en parle

Un autre élève qui a été témoigne de la destruction de son école livre son vécu

Certes pour faire une omelette, on casse les œufs mais là, il y a l’avenir des jeunes, le futur du pays qui est menacé. Avec ces démolitions au nom de la beauté de la ville et sur l’autel de sacrifice des pauvres est une violation sans précédent du droit élémentaire des citoyens.

La part des ONG

Les organisations non gouvernementales(ONG) qui constituent les organisations de la société civile interpellent l’Etat, mais comme on le dit à Abidjan, « ça ne va pas quelque part ». Bacongo, l’acteur principal de ces destructions dit « agir en respectant sa feuille de route « à lui donnée par le président de la république qui l’a nommé.

La part des propriétaires véreux

En ce qui concerne les habitations, le District n’est pas toujours fautif car des propriétaires véreux, après avoir été mis en demeure et dédommagés, reviennent relouer leurs appartements à de nouveaux locataires qui n’en savent rien. Et lorsqu’arrive le déguerpissement, les nouveaux locataires crient « nous n’avons pas été avertis ni dédommagés ».

On ne le dira jamais assez, le cas le plus alarmant reste les élèves dont les écoles ont été détruites en pleine années scolaire sans mesures d’accompagnement jusque-là.

A quoi servent toutes ces destructions ? Pour qui sont-elles faites et pourquoi ?

Texte : SACRE Abel

Voix : Reine KOUAKOU