L’ambassade des Etats-Unis à Bamako, a appelé mardi 28 octobre 2025, ses ressortissants à quitter sans délai le Mali en raison de la dégradation rapide de la situation sécuritaire et de la grave crise énergétique qui paralyse le pays. Dans un communiqué publié sur son site, elle recommande de partir par voie aérienne en utilisant les vols commerciaux encore disponibles, tout en déconseillant les déplacements par la route, jugés trop dangereux.

Il s’agit du deuxième avertissement en trois jours, après celui du 25 octobre qui déconseillait déjà tout voyage au Mali en raison des risques élevés de criminalité, de terrorisme et d’enlèvements. Cette nouvelle alerte intervient alors que le groupe djihadiste Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, a imposé depuis septembre 2025, un blocus sur les importations de carburant. Les combattants du groupe ont incendié plus d’une centaine de camion-citerne, perturbant gravement l’approvisionnement du pays.

Face à cette situation, le gouvernement malien a ordonné la fermeture temporaire des écoles et universités en raison des difficultés de transport liées à la pénurie de carburant. Le quotidien des habitants est fortement affecté, l’économie tourne au ralenti et les déplacements deviennent de plus en plus compliqués, même dans la capitale, Bamako.

Le JNIM affirme que ce blocus est une riposte à l’interdiction de la vente de carburant hors stations-service décidée par les autorités maliennes, une mesure visant à couper les ressources logistiques des groupes armés. Malgré les escortes militaires, plusieurs camions ont été attaqués, leurs conducteurs tués ou enlevés.

Depuis plus d’une décennie, le Mali est confronté à une insécurité persistante due à la présence de groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique. Le pouvoir militaire depuis les coups d’Etat de 2020 et 2021, peine à rétablir le contrôle sur le territoire, tandis que la crise actuelle vient accentuer les difficultés économiques et sociales d’un pays déjà fragilisé.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN