Economie : Sous la pression du FMI, le Sénégal cherche un équilibre pour redresser ses finances.

Economie : Sous la pression du FMI, le Sénégal cherche un équilibre pour redresser ses finances.

Economie : Sous la pression du FMI, le Sénégal cherche un équilibre pour redresser ses finances.

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Confronté à une dette record équivalente à plus de 130 % de son Produit intérieur brut (PIB), l’Etat sénégalais se penche sur son projet de loi de finances pour 2026.

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12 Novembre 2025


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Confronté à une dette record équivalente à plus de 130 % de son Produit intérieur brut (PIB), l’Etat sénégalais se penche sur son projet de loi de finances pour 2026. Pris par un calendrier serré, le gouvernement doit  faire adopter le texte avant le 15 décembre 2025 par la commission des Finances de l’Assemblée nationale. L’enjeu est crucial : rétablir l’équilibre budgétaire et rassurer le Fonds monétaire international (FMI), alors que les discussions autour d’un nouvel accord de prêt restent au point mort.

Pour tenter d’assainir les comptes publics, les autorités envisagent une réduction drastique des dépenses courantes et du train de vie de l’Etat, tout en cherchant à accroître les recettes fiscales. Le gouvernement prévoit une hausse de 5 % de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu, ce qui porterait le taux de pression fiscale de 19,3 % en 2025 à 23,2 % en 2026. De nouvelles taxes devraient également être instaurées sur les jeux de hasard, les transferts d’argent et le foncier. Certaines exonérations fiscales seraient supprimées, tandis que les subventions à l’électricité seraient progressivement réduites. L’ensemble de ces mesures devrait générer environ 6 000 milliards de francs CFA sur trois ans.

Le FMI juge toutefois ces prévisions trop optimistes et met en garde contre un risque de « choc fiscal » susceptible de freiner la croissance, alors que ménages et entreprises supportent déjà plus de 90 % de la charge fiscale. L’institution internationale préconise une approche plus équilibrée, fondée sur une consolidation budgétaire progressive plutôt qu’un resserrement brutal.

Le refus du Premier ministre Ousmane Sonko d’envisager une restructuration de la dette, pourtant souhaitée par le FMI, a accentué les tensions entre le Sénégal et l’institution. Cette position a provoqué une chute des obligations sénégalaises sur les marchés internationaux, désormais à leur plus bas niveau depuis juillet 2025. Malgré cette dégradation, le gouvernement affirme vouloir financer 90 % de son plan de relance économique par des ressources internes, refusant tout nouvel endettement extérieur.

Mais avec un déficit budgétaire persistant et des marges de manœuvre limitées, le Sénégal se retrouve face à un dilemme : réduire sa dette sans asphyxier son économie. Le FMI rappelle que la gestion et la restructuration de la dette relèvent de la souveraineté nationale, tout en soulignant l’urgence de restaurer la viabilité des finances publiques pour préserver la stabilité économique du pays.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN