Vingt-cinq ans après l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui reconnaissait le rôle essentiel des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, l’ONU tire la sonnette d’alarme. Malgré les avancées, la participation des femmes aux processus de paix reste marginale.

Pour marquer cet anniversaire, MAG, en partenariat avec ONU Femmes et le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), a inauguré à Bruxelles l’exposition « The Female Lens », un hommage vibrant à celles qui œuvrent chaque jour pour la paix. L’événement a été ouvert le 4 novembre 2025 par Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères.

À travers des photographies puissantes et des témoignages inspirants, l’exposition met en lumière des femmes médiatrices, démineuses ou militantes, qui reconstruisent leurs communautés après les conflits. Parmi elles, une équipe de démineuses au Sri Lanka, symbole du courage silencieux de celles qui nettoient encore les cicatrices de la guerre civile.

Cette initiative survient dans un contexte mondial préoccupant : en 2024, la planète comptait 61 conflits actifs, un record depuis 1946, selon l’Uppsala Conflict Data Program. Pourtant, les femmes ne représentaient que 7 % des négociateurs et 14 % des médiateurs, rappelle un rapport de l’ONU.

« Vingt-cinq ans plus tard, le monde choisit toujours la guerre plutôt que la paix, et les femmes en paient le prix », a déploré Kirsi Madi, directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes. L’exposition souligne que le programme Femmes, paix et sécurité n’est pas un simple cadre de référence, mais un mouvement vivant qui continue d’impulser le changement.

À cette occasion, Kaja Kallas a annoncé une aide supplémentaire de 12 millions d’euros de l’Union européenne pour soutenir les organisations de femmes actives dans les zones de conflit, notamment au Moyen-Orient et dans la région des Grands Lacs.

Cet anniversaire, qui coïncide avec les 30 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin, invite la communauté internationale à renouveler son engagement en faveur d’une paix durable, inclusive et résolument féminine.

Texte et récit : Marie-Paule N’GUESSAN