Editorial du 20 janvier 2025 : l’armée française va-t-elle vraiment quitter l’Afrique ?

Editorial du 20 janvier 2025 : l’armée française va-t-elle vraiment quitter l’Afrique ?
Un documentaire de Agence Presse Audio
Du Tchad au Sénégal en passant par la Côte d’Ivoire, des voix s’élèvent pour demander le départ des troupes françaises d’Afrique
Un documentaire de
Agence Presse Audio
Mise en ligne
20 Janvier 2025
Réalisation
Agence Presse Audio
Mise en onde & mix
Agence Presse Audio
Illustration
Agence Presse Audio
Production
Agence Presse Audio
Du Tchad au Sénégal en passant par la Côte d’Ivoire, des voix s’élèvent pour demander le départ des troupes françaises d’Afrique. Les militaires français vont-ils vraiment quitter l’Afrique ? La question mérite d’être posée, si on sait que les pays francophones d’Afrique étaient tous liés par des accords de défense avec la métropole, aggravé par la présence des conseillers militaires français qui assurent les intérêts français dans les pays africains où ils sont.
En effet, lors des indépendances en 1960, la France et la plupart des pays africains francophones nouvellement indépendants ont contractualisé des accords de défense afin d’assurer leurs sécurités.
Cette démarche était accompagnée d’une coopération économique, culturelle, sociale et éducative…ne laissant pas assez d’espace pour l’expression de la souveraineté de ces pays.
Ces accords de défense, considérés comme bras armés de la "Françafrique" sont de nos jours dans une phase inhabituelle après que les pays de l’Alliance des Etats du sahel(AES) aient décidé de les dénoncer.
En quoi consistent les accords de défense ?
En un, la liberté de circulation d’engins militaires dans les territoires africains. En clair, l’accord garantit une pleine liberté de circulation sur le territoire et dans l’espace aérien des pays signataires de ces accords, sans que la réciproque ne soit faite. Il s’agit des véhicules et des aéronefs, militaires et civils, du personnel du détachement français ainsi que des détachements non français de la force."
Des milliers de militaires français sur le continent
Avant la mise en cause de ces accords, Paris disposait d’environ 6.000 militaires répartis entre la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad.
Alpha Blondy parlerait « d’indépendance sous haute surveillance ».
"En 1981, on comptait treize accords de coopérations militaires et huit accords de défense, alors qu'en 2021, 40 ans plus tard, on compte 21 accords de coopération militaire et 11 accords de défense ou accords de partenariat de défense, dans une relative opacité.
Aboudramane Sangaré du Front populaire ivoirien (FPI) comparait ces accords de « relation entre le cheval et le cavalier », où tout est à l’avantage du cavalier.
Tant que les accords de défenses demeurent, que les conseillers militaires existent dans nos pays, la simple dénonciation de la présence militaire française n’aboutira qu’à leur redéploiement et leur réorganisation. Certes on ne les verra plus regroupés dans des camps tels que le 43e BIMA en Côte d’Ivoire mais ils pourraient être redéployés dans les ambassades et autres institutions internationales, pour continuer d’assurer la mainmise de la France sur l’Afrique.
Texte : SACRE Abel
Voix : Marie-Paule N’GUESSAN
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