La Côte d’Ivoire est à un tournant décisif de son histoire. Entre tensions politiques, fractures sociales et montée des discours incendiaires sur Internet, les signaux d’alarme se multiplient. Les évêques catholiques, l’imam de Treichville et de nombreux citoyens s’inquiètent d’un climat délétère qui pourrait, s’il n’est pas maîtrisé, replonger le pays dans une crise dont il peine encore à se remettre.

Des appels à la paix ignorés ?

Les évêques ivoiriens ont récemment tiré la sonnette d’alarme, appelant les dirigeants et les citoyens à privilégier le dialogue et à éviter toute forme de violence. Leur message est clair : la division et la haine ne peuvent être les moteurs d’un pays qui aspire à la stabilité et à la prospérité. De son côté, l’imam de Treichville et certains guides religieux sont montés au créneau pour exhorter les fidèles et les acteurs politiques à la retenue, insistant sur l’importance de préserver la paix sociale, fondement de toute nation viable.

Malheureusement, ces appels semblent se heurter à une sourde indifférence, notamment sur les réseaux sociaux, où les discours haineux se multiplient. Facebook, WhatsApp, X (ex-Twitter) et autres plateformes sont devenus le théâtre d’affrontements verbaux d’une rare violence, attisant les clivages ethniques, religieux et politiques.

Internet, un champ de bataille virtuel aux conséquences bien réelles

Les Ivoiriens, dans leur diversité, ont trouvé sur Internet un exutoire à leurs frustrations. Mais au lieu d’un débat d’idées constructif, c’est une guerre d’invectives qui se joue, avec des propos qui rappellent tristement les prémices des crises passées. La désinformation et les fausses nouvelles alimentent les rancœurs, faisant le lit d’un danger bien réel : celui de voir cette haine numérique se transformer en violence physique.

L’histoire récente de la Côte d’Ivoire nous enseigne que les mots précèdent souvent les actes. En 2002, en 2010, et plus récemment lors des élections de 2020, le pays a payé un lourd tribut aux divisions entretenues par des discours extrémistes. Devons-nous encore revivre ces tragédies ?

L’heure de la responsabilité

La Côte d’Ivoire ne peut se permettre de sombrer à nouveau dans le chaos. Il est urgent que chacun prenne ses responsabilités :

Les dirigeants politiques doivent cesser d’instrumentaliser les tensions et favoriser un dialogue sincère.

Les leaders religieux et communautaires doivent redoubler d’efforts pour apaiser les esprits et rappeler l’importance de l’unité nationale.

Les médias et influenceurs doivent agir avec éthique, en combattant la désinformation et en évitant d’attiser les divisions.

Les citoyens, enfin, doivent se rappeler que la paix est l’affaire de tous et que derrière chaque acte, il y a la vie des personnes en jeu. 
Le président de la république, son excellence monsieur Alassane Ouattara doit prendre toute la mesure de la situation en tant que chef suprême de l’armée et responsable des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire…. 

Texte : SACRE Abel 

Récit : Silvere BOSSIEI