Chaque année, le dernier week-end du mois d’août, la Nuit internationale de la chauve-souris invite le public à poser un regard nouveau sur ces créatures nocturnes encore trop souvent mal comprises. Depuis sa création en 1997 par l’Accord EUROBATS, cet événement vise à sensibiliser à l’importance de la protection des chauves-souris, des mammifères discrets mais essentiels à l’équilibre des écosystèmes. 

Anthony Ravel, spécialiste sur l’évolution des chauves-souris fait une brève présentation de ces mammifères

Leur rôle écologique est majeur. Certaines espèces pollinisent les fleurs, d'autres dispersent des graines, et beaucoup se nourrissent d'insectes, régulant naturellement les populations nuisibles. Une seule pipistrelle peut ainsi consommer jusqu’à 3 000 moustiques en une nuit.

Malgré cela, ces animaux sont en danger. Urbanisation croissante, usage intensif de pesticides, disparition des habitats naturels ou rénovations de bâtiments mal adaptés menacent leur survie. En Europe, toutes les espèces sont protégées. Il est strictement interdit de les capturer, de perturber leurs gîtes ou de nuire à leurs colonies. Durant la Nuit internationale de la chauve-souris, des dizaines de structures proposent gratuitement balades nocturnes, conférences, projections ou ateliers pour mieux faire connaître le mode de vie des chauves-souris, leur biologie, leurs techniques de chasse, leur reproduction, et surtout les dangers qu’elles affrontent.

A Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, les chauves-souris font aussi partie du paysage urbain. Chaque soir, dès le crépuscule, des dizaines de milliers d’entre elles quittent les grands arbres du Plateau, commune des affaires, où elles passent la journée suspendue, pour survoler la ville dans une nuée bruyante et impressionnante. Leur destination, le parc national du Banco, une forêt primaire à quelques kilomètres, où elles trouvent insectes, fruits et fleurs. Ce spectacle quotidien et fascinant, est menacé lui aussi. Selon Magloire Niamien, biologiste et spécialiste des chiroptères, la pression urbaine met en péril cette population emblématique.

A travers le monde, ces mammifères méconnus méritent attention et respect. Mieux les connaître, c’est déjà contribuer à leur sauvegarde. Et espérer que le bruissement discret de leurs ailes continue d’animer nos nuits longtemps encore.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE
Récit : Marie-Paule N'GUESSAN