Quarante migrants originaires d’Afrique subsaharienne, parmi lesquels des nourrissons, ont perdu la vie mercredi 22 octobre 2025 au large de Salakta, près de Mahdia, dans le sud-est de la Tunisie. Leur embarcation de fortune, construite en fer et transportant environ 70 personnes, a fait naufrage alors qu’elle tentait de rejoindre les côtes européennes. Trente survivants ont été secourus par les autorités tunisiennes, selon Walid Chtabri, porte-parole du tribunal de première instance de Mahdia. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du naufrage, dont les circonstances précises restent inconnues.

La Méditerranée centrale reste l’une des routes migratoires les plus périlleuses au monde. Depuis 2014, plus de 32 800 personnes y ont trouvé la mort ou sont portées disparues, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Située à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa, la Tunisie, à l’instar de la Libye, est devenue un point de départ majeur pour les traversées clandestines vers l’Europe.

En 2023, un accord a été conclu entre la Tunisie et l’Union européenne, visant à renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière. Depuis cette entente, les départs à partir des côtes tunisiennes ont connu une baisse significative, bien que la pression migratoire demeure élevée. D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 56 000 personnes ont atteint les côtes italiennes depuis le début de l’année 2025, dont près de 4 000 en provenance de Tunisie.

Face à cette situation, les autorités tunisiennes ont intensifié les opérations de démantèlement de camps de fortune, en particulier dans la région de Sfax, devenue un point de transit important. Fin mars 2025, le président tunisien Kaïs Saïed avait exhorté l’OIM à accélérer les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine, alors que la gestion migratoire reste un enjeu politique et humanitaire majeur pour la Tunisie.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N'Guessan