La Banque africaine de développement (BAD) a entamé un nouveau chapitre de son histoire le 1er septembre 2025 avec l’entrée en fonction officielle de son neuvième président, le Mauritanien Sidi Ould Tah. La cérémonie de prestation de serment s’est tenue à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, en présence des chefs d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, et mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, ainsi que de plusieurs figures majeures de l’institution, dont les anciens présidents Donald Kaberuka et Akinwumi Adesina.

Elu en mai 2025 avec 76,18 % des voix par les gouverneurs représentant les 81 pays membres de la Banque, Sidi Ould Tah succède au Nigérian Akinwumi Adesina, qui a dirigé l’institution pendant une décennie. Âgé de 60 ans, l’économiste mauritanien possède plus de quarante ans d’expérience en politique économique, coopération internationale et financement du développement. Il a notamment dirigé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), où il a doublé les actifs et modernisé les mécanismes financiers.

Lors de son investiture, Sidi Ould Tah s’est engagé à exercer ses fonctions avec loyauté, discrétion et conscience, promettant de respecter les règles de la Banque et de travailler en concertation avec les gouverneurs.

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Il a exprimé sa reconnaissance au président Alassane Ouattara pour son soutien décisif, saluant également l’action de ses prédécesseurs. Conscient des défis auxquels fait face le continent, il a affirmé qu’« il n’y a pas de développement sans paix » et appelé à l’unité, à la responsabilité et à l’action.

Le nouveau président a présenté les grandes orientations de son mandat de cinq ans, articulées autour de quatre priorités, notamment renforcer l’écoute et la proximité avec les Etats, le secteur privé et les partenaires techniques ; accélérer les réformes internes pour une plus grande efficacité ; élargir les partenariats, notamment avec les fonds souverains, les investisseurs privés et les fonds de pension ; et intégrer un pilier « investissement dans la paix » dans les stratégies de financement.

Sous sa présidence, la BAD ambitionne de devenir une institution plus agile, mieux connectée aux besoins du continent et tournée vers des résultats concrets. Sidi Ould Tah prend les rênes d’une institution aux solides fondamentaux, avec un capital de 318 milliards de dollars, une notation AAA (note financière la plus élevée) maintenue depuis dix ans et plus de 102 milliards de financements approuvés au cours de la dernière décennie. 

Sa prise de fonction marque ainsi le début d’une nouvelle dynamique pour la BAD, appelée à jouer un rôle encore plus stratégique dans le développement économique et social du continent africain.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE
Récit : Massi de GANHOUE