Ouganda : Museveni, 40 ans de pouvoir, une nouvelle candidature et toujours... pas pressé de partir

Ouganda : Museveni, 40 ans de pouvoir, une nouvelle candidature et toujours... pas pressé de partir
Un documentaire de Agence Presse Audio
Yoweri Museveni, 80 ans au compteur et bientôt quatre décennies à la tête de l’Ouganda, a décidé de prolonger son bail à la présidence
Un documentaire de
Agence Presse Audio
Mise en ligne
25 Juin 2025
Réalisation
Agence Presse Audio
Mise en onde & mix
Agence Presse Audio
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Agence Presse Audio
Production
Agence Presse Audio
Yoweri Museveni, 80 ans au compteur et bientôt quatre décennies à la tête de l’Ouganda, a décidé de prolonger son bail à la présidence. Son parti, le Mouvement national de résistance (NRM), a confirmé le lundi 23 juin 2024 qu’il serait leur candidat à la présidentielle prévue en janvier 2026. Une annonce qui, à force de se répéter tous les cinq ans, commence à ressembler à une tradition nationale.
Loin des tambours de la retraite, le chef de l’État s’apprête donc à retirer, « comme les autres candidats », les formulaires de candidature auprès de la commission électorale de son parti. Une phrase prononcée sans ironie par le président de ladite commission, le docteur Tanga Odoi, qui semble oublier que les « autres candidats » ont souvent du mal à atteindre l’étape du bulletin de vote — quand ils ne disparaissent pas purement de la scène politique entre deux communiqués.
Le président Museveni, fidèle à son style, assure que sa longévité au sommet de l’État n’a rien à voir avec une soif de pouvoir, mais tout avec le « soutien populaire ». Il est vrai que ce soutien s’exprime parfois bruyamment... surtout quand il est encadré par des forces de sécurité.
Face à lui, l’opposant Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, fait figure de challenger tenace. Ancien chanteur, devenu député puis candidat à la présidence en 2021, il revient à la charge pour 2026. À 43 ans, il a l’énergie de la jeunesse, mais devra encore composer avec les réalités d’une élection dont les règles semblent parfois écrites au jour le jour voire à la nuit tombée.
Autre figure de l’opposition, Kizza Besigye, lui, est actuellement détenu. Accusé de trahison, il est devenu une sorte de pensionnaire régulier des geôles ougandaises, au point qu’on se demande s’il ne finit pas par y avoir ses habitudes. Les ONG dénoncent des conditions de détention préoccupantes, pendant que les autorités continuent d’arguer de la légalité de la procédure.
Au-delà de l’humour noir, la situation ougandaise illustre un schéma qui revient souvent en Afrique : un chef de l’État historique, confortablement installé au pouvoir, repoussant régulièrement les limites constitutionnelles avec une souplesse remarquable. Le débat sur l’alternance n’est pas clos, mais il prend parfois des airs de monologue.
Museveni ne fait pas exception : il entre dans la courte liste des dirigeants qui ont transformé la présidence en fonction à durée indéterminée, sans que cela choque outre mesure leurs partisans, qui y voient stabilité et continuité. D’autres, plus critiques, y lisent une forme d’immobilisme institutionnel, sinon une version subtile du pouvoir perpétuel.
À l’approche de 2026, l’Ouganda s’apprête donc à rejouer un scénario bien connu : un président sortant, des opposants sous pression, et un électorat entre résignation et espoir. Reste à savoir si cette fois, la suite réservera un rebondissement ou une rediffusion.
Texte et récit : Silvere BOSSIEI
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