Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Assalé Tiémoko entre en scène, une candidature de rupture qui bouscule les certitudes

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Assalé Tiémoko entre en scène, une candidature de rupture qui bouscule les certitudes

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Assalé Tiémoko entre en scène, une candidature de rupture qui bouscule les certitudes

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​​​​​​​Le 14 juin 2025 à Yamoussoukro, une voix s’est faite entendre parmi les potentiels candidats à la présidentielle d’octobre 2025

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19 Juin 0025


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Le 14 juin 2025 à Yamoussoukro, une voix s’est faite entendre parmi les potentiels candidats à la présidentielle d’octobre 2025 : celle d’Assalé Tiémoko Antoine.   À moins de cinq mois d’un scrutin présidentiel décisif, la scène politique ivoirienne voit émerger une candidature inattendue mais déterminée. Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé, journaliste d’investigation et fondateur du journal satirique L’Éléphant Déchaîné, et président du mouvement politique AUJOURD’HUI ET DEMAIN, LA CÔTE D’IVOIRE (ADCI) a annoncé ce samedi 14 juin à Yamoussoukro son entrée dans la course à la magistrature suprême.

Un acte fort qui pourrait reconfigurer un paysage longtemps dominé par les grands appareils politiques et les figures historiques.

Une candidature symbolique dans un contexte tendu

La déclaration de candidature d’Assalé Tiémoko ne s’inscrit pas dans la continuité, mais dans la rupture. Rupture avec un système politique qu’il accuse de confiscation du pouvoir, de clientélisme et d’éloignement croissant vis-à-vis des réalités sociales des Ivoiriens. « Il est temps d’offrir au pays une alternative crédible, indépendante, et ancrée dans les préoccupations quotidiennes du peuple », a-t-il martelé dans un discours à forte portée symbolique.

Le candidat de l’ADCI justifie sa candidature

Cette prise de position s’inscrit dans un climat politique tendu. Le processus électoral est déjà marqué par des polémiques : radiation contestée de certains leaders de l’opposition de la liste électorale, débat sur l’âge des candidats (notamment en ce qui concerne Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo), et incertitudes sur la capacité du système à garantir une compétition électorale équitable. Dans ce contexte, l’entrée en lice d’un candidat en dehors des partis dominants fait figure d’événement majeur.

Un profil atypique, une trajectoire indépendante

Assalé Tiémoko n’est pas un inconnu. Ancien journaliste d’investigation, il s’est illustré par son engagement pour la bonne gouvernance et la transparence publique. Son journal, L’Éléphant Déchaîné, a souvent été à l’avant-garde de la dénonciation des scandales politico-financiers. Son élection en 2018 à la tête de la commune de Tiassalé avait déjà surpris, car obtenue sans le soutien d’un grand parti. Depuis, il s’est construit une image d’élu de proximité, rigoureux dans la gestion de sa commune, et fidèle à ses convictions.

 

Sa parole libre, souvent critique envers les élites politiques traditionnelles, lui vaut autant de soutiens enthousiastes que de détracteurs puissants. Il se positionne aujourd’hui comme le porte-voix d’une nouvelle génération, celle qui rejette le cycle récurrent de promesses non tenues, d’accords politiques de coulisses, et d’alliances de convenance.

Une candidature qui parle à une partie du pays

Si certains voient dans sa candidature un geste symbolique ou une aventure personnelle, d'autres y perçoivent un élan plus profond : celui d’un électorat lassé des vieux clivages PDCI–FPI–RHDP, en quête d’un renouvellement sincère du personnel politique. Le discours de Tiémoko sur la moralisation de la vie publique, la gestion rigoureuse des ressources, et la nécessité de réconcilier les institutions avec le citoyen ordinaire, trouve un écho particulier dans une population confrontée au chômage des jeunes, à la pauvreté persistante et à un sentiment d’injustice croissant.

Vers un nouveau rapport de force politique ?

En entrant dans la compétition présidentielle, Assalé Tiémoko ne vise pas seulement la fonction présidentielle : il oblige les autres acteurs à reconsidérer leurs stratégies. Sa posture anti-système pourrait séduire les indécis, les jeunes électeurs, les abstentionnistes chroniques, mais aussi certains déçus des partis traditionnels. En cela, il ne s’agit pas d’une simple candidature de témoignage, mais bien d’un facteur potentiel de recomposition politique.

Reste à savoir s’il parviendra à structurer un mouvement national, à lever les ressources nécessaires à une campagne d’envergure, et à résister aux pressions que ne manquera pas de susciter sa démarche. Dans un pays où les élections présidentielles ont souvent été des moments de tension extrême, la candidature d’un homme libre, sans parti de masse derrière lui, relève du pari risqué mais stratégique.

Une candidature à suivre de près

L’entrée d’Assalé Tiémoko dans la course à la présidentielle de 2025 pourrait bien être le début d’un nouveau chapitre de la vie politique ivoirienne. S’il parvient à fédérer au-delà de son image d’icône de la transparence, il pourrait transformer le scrutin en une réelle confrontation d’idées, au-delà des logiques d’appareil et des rivalités historiques. Qu’il gagne ou non, sa présence rebat les cartes. Et impose à tous, citoyens comme acteurs politiques, de penser autrement l’avenir démocratique du pays.

 

Texte : SACRE Abel

Récit : Silvere BOSSIEI