Problèmes fonciers en Côte d’Ivoire : entre héritage colonial, crises politiques et arnaques modernes

Problèmes fonciers en Côte d’Ivoire : entre héritage colonial, crises politiques et arnaques modernes
Un documentaire de Agence Presse Audio
Selon plusieurs études réalisées par des chercheurs, divers facteurs sont à l’origine du problème foncier en Côte d’Ivoire
Un documentaire de
Agence Presse Audio
Mise en ligne
11 Juillet 2025
Réalisation
Agence Presse Audio
Mise en onde & mix
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Illustration
Agence Presse Audio
Production
Agence Presse Audio
Selon plusieurs études réalisées par des chercheurs, divers facteurs sont à l’origine du problème foncier en Côte d’Ivoire. Certains remontent à la période coloniale, notamment les lois imposées par l’administration française :
En 2025, le ministère de la Construction est encore confronté à de nombreuses plaintes. Des citoyens dénoncent des arnaques de la part de personnes qui vendent illégalement des terrains ou usent de leur pouvoir pour les en déposséder. Afin d’éclairer l’opinion, nous avons tendu notre micro aux victimes et aux autorités compétentes.
Témoignages de victimes et témoins
Madame Roselyne Soro-Late, cheffe d’entreprise, raconte le litige foncier dont elle est victime.
Après avoir exposé son problème, elle informe le public de la réponse reçue du ministère.
L’artiste ivoirien Siro témoigne à son tour de l’arnaque dont il a été victime.
Il propose également une solution pour mieux encadrer les transactions foncières.
L’affaire Koné Bakary portée à l’Assemblée nationale
Dans le cadre de cette injustice, M. Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé, a soulevé l’affaire de M. Koné Bakary à l’Assemblée nationale, en interpellant le ministre de la Construction.
Les réalités sur le terrain à San Pedro
M. Kla Thomas, vice-président de l’Association des autochtones propriétaires terriens de San Pedro, explique les difficultés foncières rencontrées par la population de sa ville.
Il décrit ensuite les procédures mises en place au sein de leur association pour régler les conflits fonciers.
Avis des autorités et acteurs institutionnels
Maître Koffi Emmanuel, commissaire de justice, explique les démarches nécessaires pour sécuriser une demande d’Arrêté de Concession Définitive (ACD).
M. Diallo Abdoulaye, directeur du Domaine urbain au ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, expose les causes de nombreux conflits fonciers.
Il donne également des conseils pratiques à la population sur comment acheter un terrain et les mesures à suivre.
Le ministre Bruno Nabagné Koné, ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, s’exprime sur les attestations villageoises.
Il aborde aussi la question des anciens lotissements, souvent sources de conflits.
Un problème complexe aux racines multiples
Il faut noter que les problèmes fonciers en Côte d’Ivoire sont souvent aggravés par la complexité des procédures administratives, l’ambiguïté des titres de propriété, ainsi que les conflits entre droits coutumiers et droits modernes.
Selon Dr Djédou Martin Amalaman, de l’Université Péléforo Gon Coulibaly (Korhogo), la loi de 1998 relative au domaine foncier rural devait clarifier les droits fonciers et offrir plus de sécurité. Elle visait à accorder à chaque exploitant agricole un droit de propriété ou un contrat de location reconnu.
Cependant, cette même loi accorde un pouvoir important aux Comités Villageois de Gestion Foncière Rurale (CVGFR), généralement composés d’autochtones. Ces comités, influencés par les traditions locales qui varient d’une région à l’autre, peuvent parfois être à l’origine d’abus ou de litiges.
Des notions floues comme « terre cédée », « terre donnée par amitié », « terre sans maître », ou encore « jouissance paisible et continue » rendent l’application de la loi difficile sur le terrain.
À tout cela s’ajoutent les crises politiques successives qui ont affaibli l’autorité des institutions et alimenté l’insécurité juridique.
Comme on peut le constater, le problème foncier en Côte d’Ivoire est un enjeu multidimensionnel, mêlant héritage historique, conflits sociopolitiques et pratiques frauduleuses. Il appelle à une réforme en profondeur, fondée sur la transparence, l’inclusion des parties prenantes et une meilleure articulation entre droit coutumier et droit moderne.
Texte : Aïssatou DIALLO
Récit : Massi MAGNHOUE
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