À Dakar, capitale du Sénégal, le nom de l’ex-président Macky Sall revient en force dans l’actualité politique. Le mardi 15 avril 2025, le député Guy Marius Sagna, figure importante du parti au pouvoir, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF), a déposé une demande formelle de mise en accusation de l’ancien chef de l’État devant la Haute Cour de Justice. Il l’accuse de haute trahison.
Au cœur de cette initiative, un rapport explosif de la Cour des comptes, faisant état de plus de 2 517 milliards de francs CFA engagés en dehors des circuits légaux durant le mandat de Macky Sall. Le parlementaire fustige une gouvernance entachée d’opacité, dénonçant des pratiques comptables irrégulières et une gestion jugée arbitraire des deniers publics.
La contre-attaque ne s’est pas fait attendre. Le groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, issu de l’opposition, a dénoncé ce qu’il qualifie de "manœuvre politique grossière", promettant de défendre l'honneur de l’ancien président.
L’affaire est désormais entre les mains de l’Assemblée nationale sénégalaise. Pour que la procédure de mise en accusation soit enclenchée, elle devra recueillir les voix des trois cinquièmes des députés, soit au moins 99 élus sur 165. Un seuil qui semble à portée de main pour le PASTEF qui contrôle actuellement 130 sièges au sein de l’hémicycle.
Reste à savoir si cette démarche aboutira à un procès historique, ou si elle se heurtera aux réalités complexes du jeu politique sénégalais.

Texte et récit : Silvere BOSSIEI