Société : le déguerpissement du village d’Adjamé crée un affrontement entre loubards et villageois

Société : le déguerpissement du village d’Adjamé crée un affrontement entre loubards et villageois

Société : le déguerpissement du village d’Adjamé crée un affrontement entre loubards et villageois

Un documentaire de Agence Presse Radio


Ces cris, pleures et désolations… sont les effets de l’opération de déguerpissement des emprises de la voie menant de la mairie d’Adjamé à l’indemnité observé le jeudi 25 juillet 2024 à Adjamé village.

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26 Juillet 2024


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Ces cris, pleures et désolations… sont les effets de l’opération de déguerpissement des emprises de la voie menant de la mairie d’Adjamé à l’indemnité observé le jeudi 25 juillet 2024 à Adjamé village.

Depuis le depuis le 27 décembre 2023, date de nomination de monsieur Cissé Bacongo dans les fonctions de ministre gouverneur, les déguerpissements qui étaient un vieux souvenir, (se référant au temps de la ministre Anne Ouloto), ont repris.  

Le dimanche 21 juillet 2024 a été le début de ‘’l’enfer’’ des Atchan d’Adjamé et des allogènes qui y vivent. En Effet, ce village au centre de la commune d’Adjamé a commencé à subir les machines ce jour-là.   

Le point culminant de cette opération a été le jeudi 25 juillet, lorsque les Atchan du village d’Adjamé ont été réveillés très tôt entre 4 heures et 5 heures par les bruits des Caterpillar qui ronronnaient d’impatience de raser les maisons dudit village.   

Les jeunes du village se sont immédiatement rassemblés pour s’opposer à ce qu’ils appellent une ‘’forfaiture’’.  Mais la force en face (composée de policiers, gendarmes et des individus aux gros bras…) était supérieure. Des habitations et magasins détruits, une véritable scène de guerre civile s’installe, occasionnant un embouteillage monstre sur les voies qui traversent le village et celles qui la contournent.

Notre équipe de reportage sur les lieux malgré les difficultés a puis à photographier des scènes, tant la tension des uns et des autres, était vive. « …ne filmez pas, ne photographiez pas…c’est nos malheurs que vous voulez montrer au monde ? Nous sommes en train de retirer nos bagages sous les décombres… » attendait-on dans la bousculade. Dans ce même temps, des badauds et autres désœuvrés cherchaient à faire mains basses sur les marchandises et autres effets des domiciles et magasins détruits. 

Effectivement, des lits, des matelas, des ventilateurs etc. étaient visibles à travers les murs des maisons à moitié détruits.

Cette opération qui s’est poursuivie à laisser les populations dans le désarroi total.

On écoute ici quelques-uns qui malgré leur tristesse ont puis se prêter à notre micro

Populations autochtone Atchan et allogène, personne n’a été épargné même pas les opérateurs économiques.

Ecoutons ici la réaction d’un tenancier d’un maquis-buvette qui voit frigo, boisson, tout un investissement dans les décombres.

Du côté de la chefferie, c’est la consternation. Le secrétaire général de la chefferie du village Mobio Kossekré Prosper que nous avons rencontré au hasard, en fuyant les bombes lacrymogènes, n’a pu nous marmotter que quelques bouts de phrases : « …et pourtant nous étions hier mercredi 24 juillet chez la Grande chancelière Henriette Dagri Diabaté, elle nous a rassurés de ce que les machines s’arrêteraient et que des discussions reprendraient pour trouver un point d’accord… »

Constats amers 

C’est un village quasiment détruit que nous avons vu, avec des maisons à terre jusqu’à quelques encablures du siège de la chefferie centrale. Là encore, impossible de parler au chef, mais un notable a pu se prêter à notre micro. 

On a frôlé un affrontement civil 

Les civils appelés loubards qui encadraient les bulldozers se sont heurtés aux jeunes du village Atchan d’Adjamé. Ce qui a failli déclencher un affrontement entre civils.

Nous avons pu constater la présence de personnes civiles encadrant les machines ; contre qui les villageois se sont heurtés. Que faisaient-ils en ces lieux de déguerpissement ou étaient présents les forces légales (police, gendarmerie…) Pour qui travaillaient-ils ?

Outre les machines qui montaient sur les habitations et magasins, les forces de l’ordre ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les foules. Ce que des femmes, de vieilles personnes et enfants n’ont pu supporter.

Notre tentative de jointe les services du District autonome d’Abidjan sont restées vaines jusqu’à ce que nous mettions sous presse.

Texte : SACRE Abel, Silvère BOSSIEI