Du 5 au 12 avril 2025, la région de la Bagou, à la croisée des cultures malienne, burkinabè et ivoirienne, a vibré au rythme envoûtant du balafon djéguélé lors de la 9e édition du Djéguélé Festival.
 Placé sous le thème « Balafon Djéguélé, à l’ère du numérique, défis et perspectives », l’événement a brillamment mis en lumière la richesse culturelle partagée entre ces trois peuples frères, tout en s’interrogeant sur les moyens de préserver et moderniser cet héritage musical ancestral.
Durant huit jours, artistes, chercheurs et amoureux de la musique traditionnelle ont convergé vers ce carrefour culturel pour vivre une expérience immersive autour de cet instrument sacré, symbole de cohésion sociale. Le balafon djéguélé, avec ses sonorités chaleureuses et ses rythmes cadencés, s’est imposé comme un véritable langage universel.
Les scènes se sont succédé dans une ambiance festive et fraternelle. Côté ivoirien, des artistes de renom tels que Soukeina, Aicha Traoré, Ninnin de Dimbasso, Sôgô Sôgô Bonbon et Sourayo ont enflammé la scène. 
Face à eux, la diva burkinabè Amsa Barry, le jeune prodige malien du rap Pcha, et l’incontournable Molobali Keita, véritable mémoire vivante du balafon, ont partagé leur savoir-faire et leur passion.
Ensemble, ils ont offert au public un spectacle d’une rare intensité, où modernité et tradition se sont harmonieusement entremêlées. Du balafon pur aux fusions audacieuses avec le hip-hop ou l’électro, l’audace artistique a été au rendez-vous.
Des artistes comme Sôgô Sôgô Bonbon de Côte d’Ivoire et Pcha du Mali n’ont pas manqué d’exprimer leur joie de se retrouver sur une même scène à Boundiali.
On les écoute
Des panels et ateliers ont également jalonné le festival, questionnant les défis liés à la numérisation des instruments traditionnels, la sauvegarde des répertoires, ou encore l’intégration du balafon dans les productions musicales contemporaines.
Le Djéguélé Festival 2025 aura réussi le pari de rassembler, de transmettre et d’innover. Plus qu’un simple événement culturel, il s’affirme désormais comme un espace de dialogue et de fraternité où le balafon djéguélé joue, encore et toujours, le rôle de trait d’union entre les peuples.
Texte et récit :  Silvere Bossiei