Le franc CFA, créé en 1945 comme franc des colonies françaises d'Afrique, est aujourd'hui arrimé à l'euro. Il est en cours dans quinze États africains.

Les économies de ces pays du franc CFA demeurent sous la coupe d'une double tutelle de la France et de l’Europe…malheureusement. Alors les plus célèbres économistes reconnaissent qu’un pays ne peut se développer avec la monnaie d’un autre pays.  D’où la question : le francs CFA, une monnaie de servitude ?

Notre analyse s’articulera autour des idées de l’’économiste togolais, Kako Nubukpo, qui est co-auteur d’un livre titré « sortir l’Afrique de la servitude monétaire », sorti en mars 2024.

Pourquoi certains pays restent accrochés à cette monnaie frappée en France, précisément à Chamalières par la Banque de France ?  

Kako Nubukpo donne une ébauche de réponse

Le spécialiste retient que la seule région à utiliser encore cette monnaie reste l’Afrique subsaharienne francophone.

A la question de savoir si le francs CFA est un outil de néocolonialisme, Kako Nubukpo pense que ceux qui y sont, sont des candidats volontaires à la servitude. Car le Cambodge, le Laos et le Vietnam, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sont sortis et ont gardé de bonnes relations avec la France et ne se portent pas plus mal que les pays encore dans le franc CFA.

L’Angola, le Nigeria et l’Afrique du sud qui sont les premiers partenaires commerciaux de la France sur le continent n’utilisent pas le franc CFA !  

Qu’est-ce qui maintient donc les pays encore dans cette sorte d’esclavage volontaire du francs CFA ?

L’’économiste togolais en parle

Au-delà, de ces difficultés, le spécialiste évoque le non financement des économies de ces pays, du fait que les banques ne prêtent pas aux pays de la zone franc ou prêts avec des taux d’intérêt très élevés, au-delà de 10% là où en Europe, ces taux sont de l’ordre de 1% pour les économies. Ces gouvernements sont plus préoccupés à lutter contre l’inflation, au lieu de prévoir la croissance économique.

En conclusion, le franc CFA est une monnaie de servitude pour les « esclaves volontaires » et un manque de vision de croissance économique.

Texte : SACRE Abel

Voix : Albain ADE