ANTÉ / Rwanda : lutte contre les grossesses précoces, le ministère de santé veut autoriser la contraception à partir de 15 ans
ANTÉ / Rwanda : lutte contre les grossesses précoces, le ministère de santé veut autoriser la contraception à partir de 15 ans
Un documentaire de Agence Presse Radio
Le ministre de la santé rwandais, Sabin Nsanzimana, a déposé un projet de loi visant à autoriser les adolescentes à partir de 15 ans à avoir accès aux services de santé reproductive, notamment à la contraception.
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07 Novembre 2024
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Le ministre de la santé rwandais, Sabin Nsanzimana, a déposé un projet de loi visant à autoriser les adolescentes à partir de 15 ans à avoir accès aux services de santé reproductive, notamment à la contraception.
Ce projet de loi présenté au Parlement le mardi 5 novembre 2024, qui doit être discuté et voté dans les prochains jours, vise à limiter les grossesses non désirées, notamment chez les mineures.
En présentant le projet aux députés, le ministre de la santé a indiqué que l’inaccessibilité aux services de santé sexuelle et reproductive des adolescentes, y compris la contraception, entraîne des taux élevés de grossesses non désirées.
Par ailleurs, Aflodis Kagaba, directeur exécutif de l’ONG Initiative pour le développement de la santé, qui a participé à la rédaction du projet de loi, a fait savoir qu'en 2022, le Parlement avait rejeté une initiative similaire.
Au-delà, les partisans du ministre de la santé soutiennent également que la loi actuelle discrimine les adolescentes, en leur refusant le droit de prendre des décisions concernant leur santé reproductive, l’âge de la majorité sexuelle au Rwanda étant de 18 ans.
En revanche, la députée Christine Mukabinani, du parti "Parti social imberakuri" au Rwanda, a déclaré qu'elle ne votera pas pour ce projet de loi. A 15 ans, << on est encore un enfant, mais avec une telle loi, les adultes vont facilement l’exploiter et abuser sexuellement de lui sans conséquences, a-t-elle ajouté.
Certaines personnes ne sont toujours pas ouvertes à cette idée, tout en indiquant que les jeunes sont sexuellement actifs et que l'on devrait les protéger.
Au Rwanda, lorsqu’une adolescente tombe enceinte, elle est contrainte d’abandonner ses études pour s’occuper de son enfant. Elle perd ainsi l’opportunité de construire son avenir comme elle le souhaite et subvenir à ses besoins.
L’éducation sexuelle reste un tabou dans les familles rwandaises. Peu de parents ou d’éducateurs osent aborder la santé sexuelle et reproductive, et dans certaines régions rurales, on considère même qu’en parler encourage les mauvaises mœurs. Résultat : les jeunes sont livrés à eux-mêmes pour découvrir la sexualité et 7% des Rwandaises sont enceintes entre l’âge de 15 et 19 ans. Devenues mères trop jeunes, leurs options d’avenir sont alors compromises. Et le taux élevé de maladies sexuellement transmissibles est une autre conséquence néfaste de ce manque d’éducation sexuelle.
Selon le ministère de la santé, le Rwanda enregistre de plus en plus de grossesses précoces. Entre janvier et juin 2024, plus de 10 000 grossesses précoces ont été enregistrées.
Texte et voix : Marie-Paule N’GUESSAN
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