Dans la scène politique ivoirienne, deux figures emblématiques se dressent comme des baobabs : Alassane Ouattara l’actuel président de la république et Laurent Gbagbo son prédécesseur. Ensemble, ils font danser la politique ivoirienne dans une valse endiablée, oscillant entre le pouvoir et l'opposition, comme deux ‘’marionnettes’’ tirées par des fils invisibles.

D’un côté, Alassane Ouattara, le technocrate au sourire énigmatique, qui jongle avec les chiffres comme un prestidigitateur. Ses partisans le voient comme le sauveur attendu…

De l’autre, Laurent Gbagbo, l’historien et poète qui manipule les dates et événements de la politique et déclame des vers de résistance comme un troubadour fraîchement revenu d’exil, qui s'érige en héros des temps anciens, prêt à raviver les passions de ses fidèles.

À l’approche de la présidentielle de 2025, la Côte d’Ivoire semble être le théâtre d’une comédie tragique où deux figures emblématiques, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, s’invitent à la fête, tel un duo de revenants qui ne veulent pas lâcher le pouvoir. Tandis que les ‘’petites mains’’ de la politique ivoirienne s'agitent autour d’eux pour construire un avenir.  Ces deux poids lourds semblent plus préoccupés par le passé que par l’avenir.

Qui aurait cru que les deux, autrefois adversaires acharnés, se retrouveraient à faire l’autopsie de leurs légendes tout en laissant les jeunes talents se débattre dans l’ombre ?

Pendant ce temps, les ‘’petits’’ politiques, ces acteurs de l’ombre, s’activent, tentant de se frayer un chemin dans une scène dominée par ces géants qui refusent de partir pour leur laisser la place. Ces dominateurs de la politique ivoirienne considèrent les jeunes loups comme des gamins qui courent vite mais ne savent pas se cacher.

De Tidiane Thiam à Antoine Assalé Tiemoko en passant par Charles Blé Goudé pour poursuivre vers Jean-Louis Billon et Guillaume Soro la nouvelle génération qui rêve d’un changement de paradigme politique, qui consiste à laisser la place à une jeune génération qui n’arrive pas à se départir des discours et stratégie de mathusalem.

Les promesses de renouveau se heurtent à une nostalgie tenace. La jeunesse ivoirienne, celle qui aspire à un avenir radieux, se retrouve coincée entre ces deux figures qui préfèrent jouer aux fantômes de la politique, hantant le débat public sans jamais vraiment le nourrir.

Les jeunes s’interrogent : « Quand aurons-nous notre tour ? » Pendant ce temps, les vieux briscards continuent de jongler avec des enjeux qui les dépassent, oubliant que la véritable force d’un pays réside dans ses citoyens, pas dans ses statues de cire.

À l’aube de cette présidentielle, la Côte d’Ivoire est à un tournant décisif de son histoire. Les petits de la politique, en quête de visibilité, doivent se rappeler que l’avenir ne se construit pas uniquement sur les épaules de ceux qui ont déjà fait leur temps. Entre Alassane et Laurent, la question demeure : qui cédera enfin le micro aux nouvelles voix ? Si rien ne change, on risque de voir un spectacle de marionnettes où les ficelles sont tirées par des acteurs d’un autre temps, laissant les espoirs de la jeunesse en suspens, comme un refrain dont on a oublié les paroles.

Texte et voix : Silvere BOSSIEI