Le 7 novembre 2025, le Studio de l’Ermitage vibrait aux rythmes incandescents de Las Panteras, duo afro-cubain au cœur du festival Villes des Musiques du Monde, dont la 29ᵉ édition célèbre cette année le thème « Résiste ! ». Un mot d’ordre fort, qui invite à voir la musique, la danse et le chant comme des outils de lutte et d’émancipation.

Derrière Las Panteras, deux artistes charismatiques : Eliene Castillo et Martha “Martica” Galarraga. Toutes griffes dehors, maquillées de bleu azur et de rose fuchsia, tresses flamboyantes et énergie incendiaire, elles incarnent une féminité libre et indomptable. « On est très extravagantes, féministes et féminines », revendique Eliene. « Notre féminisme parle de liberté, d’identité et de spiritualité. »

Leur premier album, Hasta Cuándo (« Jusqu’à quand ? »), est un manifeste musical et politique. Entre funk, reggae militant, rap et électro, le duo dénonce sans détour le machisme, le racisme et les carcans sociaux. Dix titres puissants et sensuels, portés par l’héritage Yoruba, l’esprit de la santería et la force symbolique des Black Panthers, pour un cri vibrant de fierté et de résistance.

Sur scène, le concert de lancement s’est transformé en rituel collectif. Le public, emporté par la ferveur rythmique, a dansé, chanté et communié avec cette énergie féminine affranchie et spirituelle.

Depuis près de trois décennies, Villes des Musiques du Monde agit comme un pont culturel entre les peuples, les quartiers et les continents. Cette édition mêle concerts, débats, expositions et hommages aux traditions vaudou haïtiennes, aux chants de marrons de Colombie, aux tambours du gwoka guadeloupéen ou encore au maloya de La Réunion. Autant de sons qui rappellent que la musique reste, partout, un cri de liberté et de résistance.

Texte : Marie-Paule N’GUESSAN