Le chef de l’Etat de la république de Madagascar Andry Rajoelina a annoncé, dans une déclaration diffusée le soir du lundi 13 octobre 2025 sur sa page Facebook, la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette annonce survient dans un climat de vives tensions, marqué par une mobilisation croissante des manifestants et une fronde de plus en plus visible au sein de l’armée. Elle intervient également alors que plusieurs députés s’apprêtaient à engager une procédure de destitution à son encontre, accentuant ainsi la crise politique qui secoue le pays. 

Très attendu par une population à bout de patience, le discours du chef de l’État n’a cependant pas répondu aux attentes de nombreux Malgaches qui espéraient sa démission pure et simple. Au lieu de cela, Andry Rajoelina a affirmé son intention de rester en fonction et de poursuivre ce qu’il qualifie de mission au service des citoyens. Il a par ailleurs indiqué avoir décliné les propositions d’appui militaire en provenance de certains chefs d’État africains, assurant qu’il souhaitait trouver une issue à la crise sans recours à la force étrangère. Le président a également précisé qu’il se trouvait en sécurité, sans toutefois révéler sa localisation.

On l’écoute

Ce discours, le premier depuis l’émergence ouverte de la crise, a été très mal reçu dans la capitale, Antananarivo, où la colère populaire ne faiblit pas. Nombreux sont ceux qui estiment que le président Rajoelina est désormais coupé des réalités du pays et qu’il devrait tirer les conséquences de la perte de confiance dont il fait l’objet. Toutefois, le dirigeant malgache assure vouloir privilégier le dialogue pour restaurer la paix et la stabilité.

Ecoutons-le à ce propos

Dans un contexte de pression grandissante aussi bien sur le plan politique que dans la rue, la dissolution de l’Assemblée nationale apparaît comme une tentative de regagner l’initiative. Mais alors que l’autorité présidentielle est de plus en plus contestée, cette décision pourrait au contraire accentuer l’instabilité et précipiter une nouvelle phase de turbulence politique à Madagascar.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N'GUESSAN