La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) a fermement dénoncé une attaque jugée particulièrement préoccupante menée par l’armée israélienne contre son personnel, survenue le 2 septembre 2025 près de la localité de Marwahine, dans le Sud-Liban. Alors que des Casques bleus s'affairaient à dégager une route obstruée, entravant l'accès à l'une de leurs positions proches de la Ligne bleue ; la ligne de démarcation établie par l’Organisation des Nations unies (ONU) entre l’Israël et le Liban, des drones israéliens ont largué quatre grenades à proximité du convoi. Selon le communiqué publié par la FINUL le lendemain 3 septembre, l’un des projectiles est tombé à une vingtaine de mètres des soldats de la paix, tandis que les trois autres ont explosé à environ 100 mètres. Aucun blessé n’a heureusement été signalé.

L’organisation onusienne a précisé que l’armée israélienne avait été informée à l’avance des travaux en cours dans cette zone sensible, située non loin de la position de Jabal Blat, toujours occupée par Israël en territoire libanais. Face à la gravité de la situation, les opérations de déblaiement ont été immédiatement suspendues afin d’assurer la sécurité du personnel.

La FINUL a qualifié cet incident de l’un des plus sérieux depuis l’instauration du cessez-le-feu du 27 novembre 2024, qui avait mis fin à plus d’un an de conflit entre l’Israël et le Hezbollah. Elle rappelle que toute action mettant en danger la vie de ses membres ou entravant l’accomplissement de sa mission constitue une violation grave du droit international ainsi que de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Cet événement survient dans un climat de tensions persistantes, alors que le mandat de la FINUL a été prolongé en août 2025, avec un plan de retrait progressif prévu jusqu’à la fin de l’année 2027. Les Etats-Unis et l’Israël critiquent de longue date l’efficacité de la force onusienne, qu’ils accusent de n’avoir pas empêché l’expansion du Hezbollah au sud du fleuve Litani depuis la guerre de 2006. La question sensible du désarmement de la Résistance devrait par ailleurs figurer à l’ordre du jour du Conseil des ministres libanais, prévu le 5 septembre 2025.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE
Récit : Massi de GANHOUE