Le 26 août clôture le dépôt des candidatures pour la présidentielle du 25 octobre. Derrière ce calendrier électoral serré se joue une question cruciale : l’élection sera-t-elle inclusive et crédible, ou bien marquée par de nouvelles fractures politiques ?
Les grands absents, symptômes d’un verrouillage ?
Tidjane Thiam (PDCI-RDA) : radié pour « perte de nationalité ivoirienne ».
Laurent Gbagbo (PPA-CI) : toujours frappé par une condamnation nationale malgré son acquittement à La Haye.
Guillaume Soro (GPS) : exilé, condamné à perpétuité, réduit à un rôle de contestataire externe.
Henri Konan Bédié : sa disparition en 2023 a privé l’opposition d’un pilier.
L’absence de ces figures fragilise la compétition et alimente le soupçon d’un scrutin « sélectif ».
Les risques : légitimité, contentieux, polarisation
Trois menaces planent :
Un déficit de légitimité si le choix des électeurs se limite à des candidats validés par défaut.
Une polarisation sociale et numérique, propice aux mobilisations de rue et aux campagnes de désinformation.
Ouattara face à l’histoire
Le flou autour d’un éventuel « quatrième mandat » entretient l’instabilité. Un geste d’ouverture (clarification, réhabilitation, ou au moins facilitation de candidatures alternatives) pourrait réduire la tension. Mais l’absence de compromis renforcerait la perception d’un pouvoir qui verrouille l’arène électorale.
Pression internationale, marge étroite
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l’O des nations unies (ONU) et l’Union africaine (UA) envisagent de déployer missions et observateurs. Leur objectif : prévenir une dérive comparable à celle de 2010. Mais la clé reste entre les mains des acteurs ivoiriens.
Enjeu
La présidentielle de 2025 sera un test : la Côte d’Ivoire choisira entre élection inclusive et stabilisatrice… ou scrutin restrictif et contesté, avec tous les risques de crispation que cela comporte.

Texte : SACRE Abel 
Récit Massi de GANHOUE