À moins de trois mois de la présidentielle ivoirienne, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) n’a toujours pas annoncé son candidat. Ce retard n’est pas un hasard : il traduit les limites structurelles d’un parti centré sur une figure unique, Alassane Ouattara.

Depuis sa création, le RHDP n’a pas institutionnalisé la succession. Le choix du candidat repose entièrement sur l’arbitrage du président sortant, ce qui rend le processus long et délicat.

Par ailleurs, des rivalités internes opposent plusieurs pôles d’influence : Premier ministre, vice-président, président de l’Assemblée… Aucun n’est parvenu à s’imposer sans risquer d’ouvrir une crise au sein du parti.

Enfin, le contexte électoral tendu pousse le RHDP à temporiser. En retardant l’annonce, le parti évite d’exposer trop tôt son candidat aux critiques, et garde le contrôle du calendrier politique.

Cette stratégie du flou est calculée, mais elle comporte des risques : démobilisation des militants, incertitude grandissante, et dépendance excessive à la décision d’un seul homme.

Le RHDP devra trancher bientôt. Mais ce retard révèle un problème plus profond : l’absence d’un mécanisme transparent et institutionnalisé pour gérer l’alternance au sommet du parti.

Texte : SACRE Abel

Récit : Massi de GANHOUE