Jeudi 30 octobre 2025, les députés français ont adopté une proposition de résolution du Rassemblement national (RN) appelant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, qui confère des droits spécifiques aux ressortissants algériens en matière de séjour en France. Appuyé par une partie des groupes « Les Républicains » et « Horizons », le texte a été adopté par 185 voix contre 184, marquant une étape sans précédent pour le RN, dont aucun texte n’avait jusqu’ici été validé par le Parlement.

La décision a été saluée comme « historique » par certains, qui ont appelé le gouvernement à en tenir compte, estimant qu’« aucun motif » ne justifiait le maintien de cette convention. D’autres l’ont dénoncée comme une « honte », accusant le parti d’alimenter d’anciens conflits, tandis que l’absence de plusieurs députés a été pointée comme un facteur déterminant dans l’adoption du texte.

Le parti au pouvoir, qui avait pourtant plaidé en début d’année pour réviser l’accord de 1968 afin de clarifier les relations avec l’Algérie, a rejeté la résolution, jugeant qu’une dénonciation unilatérale créerait un vide juridique et risquerait de provoquer des tensions migratoires. Le scrutin a également mis en lumière de nombreuses absences dans tous les camps : seuls 30 députés macronistes sur 92 ont voté contre, tandis que la gauche a également enregistré plusieurs manquants. Sur 72 députés de La France insoumise (LFI), 52 ont participé au vote, contre 53 sur 69 chez les socialistes et 32 sur 38 chez les écologistes.

Douze députés du Mouvement démocrate (MoDem) ont pris part au vote, dont dix contre et deux abstentions, tandis que trois députés du groupe indépendant Liot sur 22 ont voté, dont deux pour et un contre.

Sans portée législative, ce vote reste néanmoins hautement symbolique. Il souligne la fragilité des équilibres politiques à l’Assemblée et consacre, pour la première fois, le RN comme une force capable de faire adopter un texte, fût-il purement déclaratif.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN