CINÉMA / “Don’t Hang Up. Hang On” : quand le cinéma fait entendre la voix des personnes qui bégaient.

CINÉMA / “Don’t Hang Up. Hang On” : quand le cinéma fait entendre la voix des personnes qui bégaient.

CINÉMA / “Don’t Hang Up. Hang On” : quand le cinéma fait entendre la voix des personnes qui bégaient.

Un documentaire de Agence Presse Audio


À l’occasion de la 28ᵉ Journée mondiale du bégaiement, célébrée le 22 octobre, l’association britannique STAMMA et l’agence Iris London signent une campagne aussi créative qu’émouvante pour sensibiliser au regard porté sur ce trouble de la communication.

2:49 Ecouter

Un documentaire de

Agence Presse Audio


Mise en ligne

30 Octobre 2025


Réalisation

Agence Presse Audio


Mise en onde & mix

Agence Presse Audio


Illustration

Agence Presse Audio


Production

Agence Presse Audio

À l’occasion de la 28ᵉ Journée mondiale du bégaiement, célébrée le 22 octobre, l’association britannique STAMMA et l’agence Iris London signent une campagne aussi créative qu’émouvante pour sensibiliser au regard porté sur ce trouble de la communication. Le thème de cette édition 2025 : « Fortes de leur diversité, les personnes qui bégaient s’unissent pour agir », trouve ici une résonance poignante.

La peur du téléphone, un cauchemar bien réel 

Le bégaiement, qui touche environ 1 % de la population mondiale, se caractérise par des répétitions, blocages et tensions dans le flux de la parole. Au-delà de la difficulté d’expression, il s’accompagne souvent d’une peur insidieuse : celle du téléphone.

C’est précisément cette angoisse que met en lumière le court-métrage “Don’t Hang Up. Hang On” (« Ne raccrochez pas, restez en ligne »), réalisé par Joseph Mann.

Le film suit James, un jeune homme qui tente simplement de répondre à un appel de son garage. Mais chaque mot devient un combat : une main monstrueuse émerge du téléphone, personnifiant la peur d’être interrompu ou jugé. Le cauchemar s’apaise seulement lorsque son interlocuteur lui laisse le temps de parler. Une métaphore d’une redoutable efficacité : parfois, une seconde de patience suffit à tout changer.

Une campagne sincère et inclusive

Pour garantir l’authenticité du message, Louis, un acteur qui bégaie réellement, incarne le rôle principal. Le scénario et le montage ont été validés par la communauté des personnes concernées, évitant tout cliché ou pathos. Le résultat est un film sobre, respectueux et bouleversant de justesse, qui fait ressentir la réalité du bégaiement sans la dramatiser.

 Quand la peur devient un outil de sensibilisation

La campagne s’étend bien au-delà de l’écran : Affiches inspirées des codes du film d’horreur ; Diffusion en salles et sur les réseaux sociaux.

Objet symbolique, une coque de téléphone en forme de main monstrueuse.

Une esthétique audacieuse qui détourne la peur pour en faire un levier d’empathie. Selon STAMMA, 65 % des appels passés par des personnes qui bégaient sont mal gérés : interruptions, impatience, voire raccrochages brusques. Des gestes anodins pour certains, mais lourds de conséquences pour d’autres.

L’association appelle donc les entreprises à former leurs équipes à une communication plus inclusive et bienveillante.

L’art comme déclencheur de changement

Pour Iris London, “Don’t Hang Up. Hang On” illustre la puissance de la créativité engagée : utiliser la peur pour éveiller les consciences. En empruntant les codes du cinéma d’horreur, la campagne fait frissonner pour mieux faire réfléchir. Un film coup de poing, à la croisée du cinéma et du plaidoyer social, qui rappelle que l’écoute est le premier pas vers l’inclusion.

Texte et récit : Marie-Paule N’GUESSAN