La Cour Pénale Internationale (CPI) s'apprête à écrire une page d'histoire : elle ouvre la toute première audience in absentia contre le chef de guerre ougandais en fuite, Joseph Kony. Ce mardi 09 septembre 2025, les procureurs présenteront des preuves accablantes de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre imputés au dirigeant de la brutale Armée de résistance du seigneur (LRA), accusé de meurtre, viol et esclavage sexuel.
Ce test majeur pour la CPI pourrait ouvrir la voie à des procédures similaires sans l'arrestation des suspects, une stratégie potentiellement applicable aux cas du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et du président russe Vladimir Poutine.
 L'audience n'est pas un procès, mais un examen du dossier par les juges, en présence d'un avocat représentant Kony. Même si les charges peuvent être confirmées, il ne pourra être jugé en son absence.
Depuis 2005, la LRA s'est fragmentée, ses membres dispersés dans des zones non gouvernées au Soudan et au Congo, mais Kony demeure insaisissable malgré une traque menée notamment par les États-Unis. La récompense pour sa capture atteint 5 millions de dollars.
En Ouganda, les survivants attendent avec une ferveur teintée d'espoir que justice soit rendue contre celui que l'on surnomme "le sorcier du Nil", ex-enfant de chœur devenu seigneur de guerre redouté. 
Sa capture, malgré les difficultés, reste l'objectif ultime pour clore un chapitre de terreur.

Texte et récit : Silvère Bossiei