Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 au Niger, la France a le sommeil troublé, elle s’est beaucoup exprimée et reste très ferme envers les putschistes, à tel point qu’on penserait qu’elle est un pays d’Afrique, voisin du Niger.

La France s’est tellement impliquée dans la crise nigérienne qu’elle demande que le président Bazoum soit libéré et rétabli dans ses fonctions. Elle n’intervient pas directement, mais elle soutient tout de même une possible intervention armée de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger. Mais qu’est-ce qui fait courir la France au Niger ?

Décryptage.

D’un, la France est le pays étranger qui dispose du plus grand nombre de soldats au Niger, environ 1 500 hommes. De deux, elle y exploite de l’uranium, par le biais de la société Orano, ex-Areva. Pour parler d’uranium, on sait qu’en 2022, "le Niger était le deuxième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne (UE), avec une part de 25,38%" contribuant à la fabrication du combustible destiné aux quelques 103 réacteurs en activité dans 13 pays membres de l'UE, dont la moitié sont en France (56 réacteurs). Si on y ajoute la diplomatie et la question migratoire, on se retrouve à quatre raisons. Si on se rappelle que les pays ont essentiellement des intérêts dans leurs rapports avec les autres, on comprend ce qui pousse la France à agir ainsi.

Intérêt géostratégique, militaire, économique et diplomatique réunis, aucun ne voudra perdre tout ceci en un clin d’œil, sous prétexte que le pouvoir aurait changé.

En termes de relation inter-Etats, tous les pays dans la position stratégique de la France au Niger, n’auront d’autre choix que de s’accrocher à cette manne budgétaire et énergétique qu’est le Niger.

Texte : SACRE Abel 

Voix : Reine KOUAKOU