Economie : le surendettement des pays les plus pauvres inquiète la Banque mondiale
Surendettement des pays les plus pauvres
La dette souveraine des pays les plus pauvres du monde atteint des niveaux inquiétants. Les systèmes de suivi de l’endettement à l’échelle mondiale et pays par pays se révèlent inadaptés. Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, ces failles compliquent l’évaluation de la dette pour les pays surendettés, brouillent les perspectives de restructuration rapide afin d’assurer un redressement économique durable.
Pour la Banque Mondiale, chaque pays selon ses capacités économique doit avoir un seuil d’endettement à ne pas dépasser. Faute de quoi, les perspectives de redressement économiques s’amenuisent. Et les projets de développement deviennent quasi nuls. Pour les pays en voie de développement, cela rappelle le programme PPTE (programme pays pauvres très endettés) auquel la Côte d'Ivoire a souscrit et qui lui a été d’une aide inestimable au pan économique. Si après cette aide qui a permis d’effacées ses dettes, le pays s’endette encore de façon incontrôlée, il y a à s’inquiéter. Aussi, les institutions telles que la Banque Mondiales ne prêtent qu’aux bons élèves. C’est-à-dire ceux qui contrôlent de façon efficiente leur économie et s’endette à la mesure de leurs capacités budgétaires. C’est donc face à l’endettement « aveugle » des Etats que la Banque Mondiale affirme : « les pays les plus pauvres sortiront de la pandémie de COVID-19 avec le niveau d’endettement le plus lourd de ces dernières décennies… » Pour le Président du groupe, David Malpass « pour rendre la situation moins opaque, il faut disposer d’un cadre juridique solide de la gestion de la dette publique et de systèmes intégrés de comptabilisation et de gestion de l’endettement tout en améliorant les instruments internationaux de suivi de la dette. Les institutions financières internationales, les pays débiteurs, les créanciers et les autres parties prenantes que sont notamment les organismes de notation et la société civile ont tous un rôle central à jouer pour promouvoir la transparence de la dette. »
Le rapport constate que 40 % des pays à faible revenu n’ont publié aucune donnée sur leur endettement souverain depuis plus de deux ans et que ceux qui publient effectivement des chiffres tendent à les limiter à la dette du gouvernement central. De nombreux pays en développement recourent de plus en plus souvent à des prêts garantis par les ressources naturelles, gageant ainsi des recettes futures pour obtenir des financements. Entre 2004 et 2018, les prêts garantis par les ressources en Afrique subsaharienne ont représenté près de 10 % des nouveaux emprunts. Plus de 15 pays sont concernés mais aucun ne fournit d’informations précises sur les modalités de ces garanties financières. Le Groupe de la Banque mondiale a longtemps considéré la transparence de la dette comme une étape essentielle dans la trajectoire de développement d’un pays, dans la mesure où cela favorise l’utilisation de nouveaux instruments, améliore la reddition de comptes et contribue à endiguer la corruption.
Sacré Abel
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