GENRE / CMF46 à Kigali : trente ans après Beijing, la Côte d’Ivoire réaffirme son leadership en matière d’égalité du genre.
Réunis à Kigali au Rwanda, du 18 au 20 novembre 2025, les ministres et représentants des 90 États et gouvernements membres ou observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) participent à la 46e Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF46).
Réunis à Kigali au Rwanda, du 18 au 20 novembre 2025, les ministres et représentants des 90 États et gouvernements membres ou observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) participent à la 46e Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF46).
Placée sous le thème : « 30 ans après la Conférence de Beijing : la contribution des femmes dans l’espace francophone », cette édition met en exergue les progrès, les défis et le rôle déterminant du leadership féminin dans la gouvernance, la paix, la diplomatie, la culture et le développement durable. La Côte d’Ivoire y est représentée par Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, qui a réaffirmé à Kigali la volonté du pays de bâtir une Francophonie plus inclusive et résolument engagée dans la transformation du statut des femmes.
Avancées majeures en Côte d’Ivoire
Devant ses homologues, la ministre a rappelé les réformes structurelles engagées par son pays : Ratification de l’ensemble des instruments internationaux relatifs aux droits des femmes ; Évolutions législatives sur l’égalité dans la famille, l’héritage et la lutte contre les violences basées sur le genre ; Instauration d’un quota minimum de 30 % de femmes sur les listes électorales ; Représentation féminine en hausse : 27 % de femmes à l’Assemblée nationale, 22,25 % au Sénat, aujourd’hui présidé pour la première fois par une femme, Kandia Camara.
Sur le plan économique, elle a mis en avant l’impact du FAFCI et du FNFD, qui ont mobilisé près de 100 milliards FCFA au profit de plus de 400 000 projets portés par des femmes. Côté éducation, la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans et les efforts d’alphabétisation ont permis au taux d’alphabétisation des filles de passer de 47 % à 53 %. La présence féminine dans les filières scientifiques et techniques progresse également, avec une hausse de 12 % en cinq ans, appuyée par l’ouverture des écoles militaires et techniques aux jeunes filles.
Pour une Francophonie solidaire et audacieuse
« Trente ans après Beijing, l’égalité du genre demeure un impératif, et la Francophonie nous offre une solidarité unique », a déclaré Françoise Remarck, saluant l’audace des réformes initiées par la Secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo.
Elle a aussi mis en lumière les personnalités et jeunes talents célébrés dans l’exposition « 20 femmes francophones, 20 voix pour l’égalité », dont la grande chancelière Henriette Dagri Diabaté.
Dans la continuité de la résolution 1325 de l’ONU, la ministre a rappelé que le Plan d’action national 2024-2028 inscrit les femmes au cœur des mécanismes de prévention des conflits et de cohésion sociale. Elle a réitéré le soutien de la Côte d’Ivoire au fonds « La Francophonie avec Elles » et adhéré à l’Appel de Kigali, qui invite les États membres à renforcer leurs politiques inclusives. En marge de la conférence, Françoise Remarck s’est entretenue avec Christopher Skeete, ministre québécois des Relations internationales et de la Francophonie. La CMF46 s’achèvera le 20 novembre 2025 par un huis clos ministériel.
La CMF, pilier politique de la Francophonie
Instance clé, la Conférence ministérielle de la Francophonie assure le suivi des décisions du Sommet et prépare les orientations futures. Aux côtés du CPF et du Sommet, elle contribue à porter les valeurs cardinales de l’OIF : langue française, diversité culturelle, droits humains, éducation, paix et développement durable.
Texte et récit : Marie-Paule N’GUESSAN



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