Dans la matinée du 12 août 2025, environ 200 migrants, composés majoritairement de femmes et de jeunes enfants, ont été évacués du parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, en France, où ils dormaient depuis une semaine faute de solution d’hébergement d’urgence.

L’opération, encadrée par un important dispositif policier, s’est déroulée dans le calme, sous l’œil de plusieurs associations comme France terre d’asile, Utopia 56, et le service d’assistance aux sans-abri de la mairie de Paris. Au moins trois cars ont été mobilisés pour transporter les familles qui l’acceptaient vers des centres d’accueil temporaires situés dans les communes de Marseille, Bourges et Besançon.

Depuis plusieurs jours, ces familles vivaient à même le sol en plein centre de la capitale française, dans des conditions particulièrement précaires. Leur évacuation a eu lieu à l’aube, les familles ayant été priées de rassembler leurs affaires avant de quitter les lieux. Les destinations proposées en région font partie d’un dispositif de SAS d’accueil (lieux d’hébergement), censé offrir un hébergement temporaire en attendant des solutions plus pérennes. 

Cependant, certaines familles ont refusé de quitter la capitale, craignant une rupture brutale de leurs repères et de leur quotidien. C’est le cas de Nico, 33 ans, originaire du Congo, père de quatre enfants, vivant à Paris avec sa femme en situation régulière mais sans logement. Tous deux ont décliné l’offre de départ vers la province. Cela fait un an et demi que Nico tente d’obtenir un logement, sans succès. Pour lui, partir signifierait tout recommencer.

L’évacuation de ce campement de fortune met une nouvelle fois en lumière les limites du dispositif d’hébergement d’urgence à Paris, particulièrement saturé, ainsi que les tensions entre mesures logistiques et réalités humaines des parcours migratoires.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Massi de GANHOUE