Immigration : la Grèce suspend les demandes d’asile des migrants nord-africains

Immigration : la Grèce suspend les demandes d’asile des migrants nord-africains

Immigration : la Grèce suspend les demandes d’asile des migrants nord-africains

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​​​​​​​Le gouvernement grec a annoncé mercredi 9 juillet 2025, la suspension temporaire pour une durée de trois mois

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11 Juillet 2025


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Le gouvernement grec a annoncé mercredi 9 juillet 2025, la suspension temporaire pour une durée de trois mois, des demandes d’asile déposées par les migrants en provenance d’Afrique du Nord, invoquant une hausse significative des arrivées irrégulières et des préoccupations en matière de sécurité.

 

Selon les autorités grecques, cette mesure effective immédiatement, vise à désengorger un système déjà sous pression. Depuis le début de l’année 2025, la Grèce enregistre une recrudescence des arrivées par mer. Plus de 7 300 migrants ont été enregistrés sur les îles du sud de la Grèce ; un chiffre en forte hausse par rapport aux 4 935 recensés sur la même période en 2024. Les migrants nord-africains représentent une part croissante de ces flux, bien qu’ils obtiennent rarement l’asile en raison du caractère jugé « économique » de leur migration. La majorité de ces arrivées aurait pour point de départ les côtes libyennes, signe d’une intensification préoccupante des activités des réseaux de passeurs.

 

Face à cette situation, l’Etat grec invoque un « état d’urgence nationale » et s’appuie sur l’article 78(3) du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (UE), qui autorise des mesures exceptionnelles en cas d’afflux massif et soudain de migrants.

 

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a justifié cette décision en affirmant clairement que toute entrée illégale sur le territoire grec se solderait par une arrestation et une mise en détention. Il a déclaré que cette mesure vise autant les passeurs que les migrants eux-mêmes, qu’il exhorte à ne pas tenter une traversée qu’il juge désormais vaine.

 

Ecoutons-le à ce propos

 

Cette décision intervient dans un contexte européen plus large de durcissement des politiques migratoires, peu après l’adoption définitive du Pacte européen sur la migration et l’asile, qui vise à uniformiser les pratiques entre pays membres et à renforcer la surveillance des frontières extérieures de l’UE.

 

L’Etat grec insiste sur le caractère temporaire, ciblé et conforme au droit européen de cette suspension, qui ne concerne que les arrivées par voie maritime en provenance d’Afrique du Nord, dans un contexte de pression migratoire jugée persistante et déséquilibrée.

 

La décision soulève toutefois des inquiétudes parmi les Organisations non gouvernementales (ONG) et les défenseurs des droits humains. Plusieurs organisations ont dénoncé une atteinte au droit d’asile, garanti par les conventions internationales et européennes. Elles estiment que la suspension généralisée sur la base de la nationalité contrevient aux principes d’examen individuel des demandes et risque d’exposer des personnes vulnérables à des expulsions illégales ou à des traitements inhumains.

 

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

 

Récit : Marie-Plaue N’GUESSAN