Crise de 2011 en Côte d’Ivoire/ CPI : le camp Ouattara dans le viseur du procureur

Crise de 2011 en Côte d’Ivoire/ CPI : le camp Ouattara dans le viseur du procureur

L’an 2011 a été une année sombre pour la Côte d’Ivoire. Car elle a vu les enfants de ce pays s’entredéchirer comme des forcenés. Le camp Gbagbo alors au pouvoir était opposé au camp Ouattara alors dans l’opposition. La présidentielle de 2010 que tous croyaient pouvoir résorber cette crise s’est muée est une guerre fratricide qui a fait au moins 3000 morts.


L’an 2011 a été une année sombre pour la Côte d’Ivoire. Car elle a vu les enfants de ce pays s’entredéchirer comme des forcenés. Le camp Gbagbo alors au pouvoir était opposé au camp Ouattara alors dans l’opposition. La présidentielle de 2010 que tous croyaient pouvoir résorber cette crise s’est muée est une guerre fratricide qui a fait au moins 3000 morts.

Alasane Ouattara étant parvenu au pouvoir a confié le dossier à la Cour pénale internationale (CPI). Dans cette grisaille, Laurent Gbagbo a été transféré à la CPI pour y répondre de ses actes dans la crise de 2010-2011. Après une dizaine d’années, il est acquitté définitivement par cette cour internationale le 15 janvier 2019.

Mais le tribunal international ne semble pas lâcher l’affaire quand bien même les Ivoiriens qui se sont entretués rêvent une Côte d’Ivoire nouvelle, une Côte d’Ivoire émergente.

La Cour pénale internationale a confirmé enquêter toujours sur d'éventuels crimes commis par la camp d'Alassane Ouattara, mené par l'ex-Premier ministre Guillaume Soro. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI : Karim Khan) enquête toujours sur les événements de 2010 et 2011, en Côte d’Ivoire. Le premier volet de cette enquête avait débouché sur l’émission de trois mandats d’arrêt contre Laurent Gbagbo, son ex-épouse Simone et Charles Blé Goudé. Interpellé début octobre par l’Observatoire ivoirien des droits de l’Homme, le procureur a confirmé qu’il enquête également sur d'éventuels crimes commis par le camp pro-Alassane Ouattara, mené par Guillaume Soro.

Ainsi, depuis des années, le bureau du procureur confirme l’existence d’une seconde enquête portant sur les crimes commis par les opposants à Laurent Gbagbo, c’est-à-dire les ex-rebelles proches d’Alassane Ouattara, menés en 2010 et 2011 par Guillaume Soro.

Cependant, plus de dix ans après les événements, aucun mandat d’arrêt n’a été émis, ce qui, régulièrement, suscite les interrogations en Côte d’Ivoire et les spéculations sur l’existence éventuelle de mandats conservés sous scellés, au secret.

Dans son courrier adressé début novembre à l’Observatoire Ivoirien des Droits de l'Homme (OIDH), Karim Khan confirme donc que cette enquête est toujours en cours. Elle serait même « en phase avancée », avait affirmé son bureau, il y a plus d’un an.

Début décembre 2022, les États membres de la Cour doivent voter son budget pour l’année 2023. Le procureur réclame plus de 2 millions d’euros aux États pour poursuivre ses enquêtes en Côte d’Ivoire.

 

Texte : SACRE Abel